ANALYSE – Après la violente attaque terroriste menée vendredi contre le Crocus City Hall, les voix libérales dénoncent les failles de sécurité imputées aux «services», tandis que la ligne pro-Kremlin pointe vers l’Ukraine.
Si trop d’inconnues et un contexte particulier à la Russie empêchent toute comparaison hâtive, le choc provoqué dans le pays par l’attentat terroriste du Crocus City Hall de Moscou évoque immanquablement les heures sombres du 13 novembre 2015, après l’attentat du Bataclan à Paris. C’était, là aussi, une veille de week-end, dans une salle de spectacle où un public nombreux et insouciant était venu assister à un concert de rock.
Les Russes pourtant ont une mémoire chargée après avoir vécu une litanie d’attaques meurtrières dans la capitale, dans le Caucase et dans plusieurs villes de province. Tous se souviennent de la prise d’otages du théâtre de la Doubrovka, à Moscou, en octobre 2002 et de l’assaut brutal des forces spéciales russes (128 morts). Et trois ans plus tôt, en septembre 1999, des explosions avaient dévasté plusieurs immeubles d’habitations à Moscou, faisant 290 morts. Officiellement attribués aux indépendantistes tchétchènes, ces attentats avaient…