Cette fois-ci, je ne zézaie plus. Je ne reste plus sur ma faim à attendre l’arrivée de la fin des temps. Je suis décidé et je reste sur ma décision. Dénoncer ce qui entrave l’émergence du continent africain est la mission que je me suis fixé. Coûte que coûte et advienne que pourra ! L’heure est à l’action ce que le temps est aux actes. L’Afrique, cette belle Afrique dont je parle, est-elle toujours vouée aux gémonies, par ses détracteurs ? De détracteurs, l’on parle in fine, de ses propres fils qu’elle a enfantés et nourris de ses seins nourriciers. Belle redondance. Quand on parle de détracteurs, l’on pense aussi à cet axe du nord, nommément confiné en un bloc puissant et que nous appelons l’Occident ; l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique. Ce titre on ne peut plus clair, voire pompeux, rappelle les souffrances que ce malade est en train de subir. Une rare violence perpétrée par ses ennemis, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur.
Aider cette Afrique-là, c’est nous aider, nous-mêmes. Branle-bas de combat au moment où je plante ma plume dans la plaie et déverse ma bile sur le papyrus. Perfuser l’Afrique est un titre qui nous hèle, à nous tous. Perfuser cette Afrique que nous aimons, c’est essayer de trouver des solutions pour remédier aux défis qui nous hantent. En effet, cette hantise nous cerne tel un brouillard. Et en sortir, c’est le franc succès de voir cette terre de nos aïeuls émerger à la surface. Une Afrique debout ! Une Afrique unie, nous appelons de tous nos vœux ! Une Afrique qui ne vit plus sous le joug de quelque tyran que ce soit. Enfin, nous appelons à une Afrique qui ne s’accroche plus aux basques de l’Occident.
Qu’il est beau de chanter et de clamer sa flamme à cette vaillante dame Afrique, toujours debout avec son port-altier et ses jolis atours métissés. Non, l’Afrique ne ploiera pas sous les coups mortels de ceux qui veulent sa disparition ! Perfuser ce grand corps malade requiert de la science exacte. Des fois, j’ai mal et je m’emmure dans un silence assourdissant avec cette question qui tambourine à mes oreilles. Comment se fait-il que l’Afrique soit apparemment si pauvre en surface alors que son sous-sol regorge des richesses incommensurables ? Quelle ignominie ! Honte à cette pseudo-élite qui nous gouverne ! Une élite africaine en panne d’idées et empêtrée dans ses démons. Cette dernière refuse malheureusement d’être perfusée et de se soigner. En effet, c’est énigmatique et ressemble au refrain d’une chanson populaire dans l’air du temps.
Institutions fortes ou hommes forts
Parler de l’Afrique, c’est parler des hommes et des femmes qui la composent et en font sa diversité. Somme toute, avons-nous besoin de ces pseudo-dirigeants, qui se croient tellement forts pour être au-dessus de la mêlée ? Devrions-nous croire aux paroles du président Obama, quand il disait que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts à sa tête mais d’institutions fortes. D’institutions fortes, l’on pense au socle de la démocratie, ce vecteur de développement. En effet, un ardent souhait se dessine tel un vent soufflant sur le continent. De l’ombre à la lumière. Je ne dis pas des ténèbres parce que cela ne m’honore pas. L’Afrique a toujours été une terre nimbée de lumière même si quelques thèses arborent le contraire.
Parler de l’Afrique, c’est penser au scientifique sénégalais, Cheikh Anta Diop, ce thuriféraire de l’Africanité et ardent défenseur de la civilisation nègre, disant ceci, « Quand la science coulait dans la vallée du Nil, l’Europe était dans la barbarie.» Rien à dire sur cette thèse implacable que bon nombre de scientifiques européens jugent décadente et fantaisiste. Merci à ce savant dont ses thèses ont été battues en brèche par l’Occident et ses esprits savants. Mais hélas, le passé est toujours là pour nous permettre de nous souvenir de nos faits et actes. Ce passé nous permet de repartir sur de bonnes bases démocratiques même si d’aucuns pensent que la démocratie n’est pas assez taillée pour le peuple africain.
Devrions-nous donner raison à Chirac avec sa célèbre boutade sur l’Afrique et la démocratie ? Question qui fait débat au sein des africains et mais également dans la diaspora, toujours enclins et prompts à la critique. Et oui, nous devons donner raison à Monsieur Obama, ce lointain parent africain. Les institutions demeurent et les hommes passent de vie à trépas. Mais une institution, ce n’est pas un homme mais une forêt d’hommes et de femmes. Car une institution peut être sous contrôle alors qu’un homme, se sentant invincible, peut être hors de contrôle, d’où certaines dérives qui font le terreau fertile du mal qui ronge l’Afrique. Guerres, dictatures, dévolutions monarchiques et j’en passe. Ce qui montre que les institutions peuvent aussi être hors de contrôle. Et une institution est un médium et il est le reflet de ce que le chef en fait.
Une jeunesse forte et patriote
Perfuser ce grand corps malade requiert une attention particulière qui devrait être portée à sa jeunesse. L’Afrique est malade de sa jeunesse ô combien frétillante. Certainement une manne nourricière que lui jalousent les autres continents. Un exemple patent, l’Europe avec sa population vieillissante, refuse d’ouvrir ses frontières aux ‘’hordes’’ d’immigrants africains, arrivés depuis les côtes libyennes sur son sol. Une immigration sauvage qualifiée de fuite d’eau.
Merci à Sarkozy, ce plombier polonais ! En effet, il est un mauvais plombier, ce Sarkozy ! L’heure est venue de remettre le pouvoir entre les mains de cette jeunesse, ivre de désirs d’avenir et toujours debout. L’heure est à la jeunesse ce que le temps est à la gloire pour cette jeunesse dévouée qui ne se laisse pas piétiner même s’il existe de l’autre côté, des briseurs de rêve. L’Afrique, berceau de l’humanité, est l’avenir de la planète. Quelques fous savants osent le trompeter de nos jours et tout haut. Et cela se murmurait jadis du bout des lèvres. Ce rêve devient une réalité et tant pis pour les détracteurs. Il se réalise à pas comptés. L’on avance à petits pas mais sûrement et inexorablement. Le bébé marche.
L’on ne se dérobe point ! La tête haute et pas engoncée dans les épaules. Donc ce qui sied, c’est de redonner le pouvoir aux jeunes. Et ce pouvoir est une opportunité. Une source de bonheur durable. Une émergence. Une bonne démocratie participative. Et enfin une jeunesse africaine fière de ses valeurs et essayant de dissocier le bon grain de l’ivraie dans ses rangs. Et oui, le chantier est dantesque mais il est réalisable compte tenu des perspectives d’avenir qui s’étalent à perte de vue. The future is Africa. Ce slogan, plein de sens pour les uns et creux comme la paume de la main pour les autres, revient avec une force inouïe sur le devant de la scène internationale. Un simple constat métaphorique ; là où les abeilles essaiment, c’est parce qu’il y a du miel. Au secours, les anciens colons reviennent ! Qui se sent morveux, se mouche ! Quelle insolence de ma part !
POUYE Ibra
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