Zingonia, centre au milieu des Tours
Little Senegal, Senegal Gou Ndaw, je préfère parler de Piccolo Senegal, parce que nous sommes en Italie, proprement au Nord et au milieu de la région la plus développée de l’Italie, La Lombardie et dans la province de Bergamo. La zone s’appelle Zingonia, elle n’est pas à proprement parler une comune administrativement parlant et c’est ici qu’une partie de notre pays, de notre communauté s’enracine et d’une manière pas du tout dépaysée,tout le contraire.
Un bref rappel historique et géographique pour mieux comprendre cette ville paradoxale. Zingonia n’est pas une Commune, n’est pas non plus un quartier. Elle est née de l’imagination d’un Pierre Goudiaby local c’est à dire d’un architecte entrepreneur et constructeur Renzo Zingone et qui a donné son nom à la zone.Zingone avait dans son imagination la volonté de construire à partir de 1965 un tissu urbanistique de 50.000 habitants tout proche des zones industrielles et des lieux de travail, composé d’immeubles et villas et implanté à l’époque en pleine campagne et pas loin de la capitale de la province Bergamo.
Le projet initial n’a malheureusement pas survécu à son créateur. Zingonia est aujourdhui sous la cogestion de 5 communes qui sont: Ciserano,Osio Sotto,Boltiere,Verdello et Verdellino.
Le projet architectural est abandonné et dépeuplant ainsi la zone de ses premiers habitants essentiellement composés de jeunes travailleurs italiens originaires du sud du pays.
Aujourdhui l’extra-majorité des habitants de ces immeubles de plus de 5 étages est composée d’immigrés non européens et parmi eux les sénégalais régnent en maitres.
Nos compatriotes habitent en masse dans ces immeubles ils y ont imprimé leurs marques sur le plan culturel,associatif et religieux. Rappelons aussi que le département de Bergamo situé à 30 kms de Milan est le premier département d’Italie de par la population sénégalaise rèsidente et devant les département respectifs de Brescia et Milan . Plus de 20.000 sénégalais sont ici enregistrés.
UN VRAI “PICCOLO SENEGAL” si vous voulez “SENEGAL GOU NDAW”.
Le siège du Centre Socio Culturel des sénégalais de Zingonia de l’ASSOSB
Nos compatriotes de Bergamo sont regroupés depuis le début de leur implantation dans un cadre assocatif du nom de Association des Sénégalais et Bergamasque ,ASSOSB. Et cette association malgré les difficultés de rassemblement de nos compatriotes comptaient dans ces beaux jours plus de 1800 membres cotisant annuellement chaque année 50 euro. Un beau pactole financier qui permet chaque année de prendre en charge le transfert vers le Sénégal des membres décédés en cours, les frais de voyage d’un accompagnateur et une assistance financière à sa famille.
UN CENTRE SOCIO CULTUREL SENEGALAIS AUTOGERE.
L’Association a acquis depuis plus de 10 ans un espace fonctionnel de 2 niveaux et d’une superficie de 600 m2. Cet acte de l’association est une preuve concréte de l’éfficacité de la cogestion dans le monde associatif de la diaspora et malgré les discours négatifs lancés assez souvent à l’endroit des associations de la diaspora. Ce n’est pas toujours facile de regrouper les émigrés autour d’un objectif commun et sur ce plan et je le répéte souvent l’ASSOSB a réalisé un coup d’une portée historique. Acquérir par ses propres moyens un lieu de retrouvailles des émigrés a eu une portée sociale et permettant ainsi de marque positivement le territoire et de devenir un protagoniste reconnu de la cité. Le siège de l’ASSOSB est devenu un lieu d’éclosion de la culture sénégalaise.
C’est un plaisir d’assiter un samedi soir à la rencontre des Layénes avec leur “zikr” au premier niveau de l’immeuble et au sous sol suivre les conférences de l’Université du Ramadan organisées par les Moustarchidines et tout celà précédée au début de l’aprés midi par une réunion houleuse du Comité Directeur de l’Association.
Et ce n’est pas fini parce que à quelques encablures du siége de l’Association on trouve le domaine de quasi 1000m2 du Dahira Mouride entièrement propriétaire des lieux.
Et le clou de tout celà est en plein Ramadan, le “berndé” total entièrement pris en charge par les différentes obèdiences et sans distinction d’appartenance, on se sert comme on veut dans les différents espaces établis des mets; le. café touba coule à flots, les boissons sucrés comme le bissap, le thiebbou Dieun …. sont au menu . Et pendant tout celà les voitures des carabiniers traversent régulièrement l’avenue d’en face pour aller traquer ailleurs les délinquants,ici c’est la tranquillité reconnue par tous.
C’est proprement ici le coeur de la société sénégalaise en Italie. Et pendant que les adultes suivent religieusement les zikrs et recommandations les enfants nés ici occupent les cours et couloirs jouant et courant et devisant adans un accent autochtone dans la langue de Dante,l’italien.
Une question m’est venue en voyant ces différents scénari.Est-ce l’Italie qui change? ou bien est-ce le Sénégal qui change ?
Restons pratique et la chose que j’ai surtout retenue est le que le monde appartient à tous et que cha que communauté partout elle se trouve pour s’épanouir a besoin de créér et de gérer ses propres espaces et celà dans le plus grand respect des autres.
Baye diouf