63e sommet des chefs d’État de la CEDEAO de Bissau : Travaux pratiques sur trois transitions militaires

Les transitions politiques militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali seront au cœur des travaux du 63e Sommet des chefs d’État de la CEDEAO dans la capitale bissau-guinéenne, Bissau.

En Guinée, la Transition tractée par le Colonel Mamadi Doumbouya, avance au rythme défini par le pouvoir. Une nouvelle constitution est dans les starting-blocks et sauf déraillement, la Transition est sur les rails pour 2025. La Guinée a l’avantage d’être en paix, comprendre, le terrorisme n’y est pas et c’est un gros avantage car il ne reste plus que les problèmes politiques.

Ce qui n’est pas le cas au Mali où le Nord et le Centre sont sous la férule de terroristes que combattent les FAMa (Forces armées maliennes) et Wagner. Le référendum constitutionnel adopté le 18 juin dernier, ouvre la voie à un retour à un Etat de droit. Le Mali avance également vers la finalité de toute transition : mettre fin à son existence. L’équation principale et principielle demeurant si Assimi Goïta sera partant ou voudra-t-il jouer les ATT 2, mais avec qui dans le rôle d’Alpha Omar Konaré ?

Mais à l’évidence, si élections il devait y avoir, ce sera sans certaines zones, car vu l’existant sécuritaire, il est peu probable que le Mali puisse récupérer tout son territoire avant de daigner convoquer le corps électoral.

Le Burkina, qui fait mutatis mutandis (à peu près la même chose) suit le chemin du Mali, et veut aussi une nouvelle Loi fondamentale, et selon l’agenda, remis à la CEDEAO, des élections sont prévues pour juillet 2024 au plus tard !

La CEDEAO va-t-elle mettre une pression – et laquelle ?- pour le respect des délais transitionnels?

 Mais le contexte sécuritaire inhibe cette perspective et lorsqu’on entend les autorités dire que si «la guerre finit même dans un mois, on organisera ces élections», il faut se dire que les élections sont corrélées à la fin de cette bataille contre les terroristes. Le timing de  juillet 2024 sera-t-il tenu ?

La CEDEAO devra donc jauger la feuille de route de chacun de ces pouvoirs militaires, les écouter, et les inviter à respecter le calendrier prescrit. Une CEDEAO bousculée par les rues de Ouaga et Bamako, mais aussi une CEDEAO dont certains pensent qu’elle n’a pas toujours joué son rôle, la taxant de «CEDEAO des chefs d’Etat», par opposition à «celle des peuples». Que diront ces chefs d’Etat aux trois dirigeants transitionnels Goïta, Doumbouya et Traoré ?

La CEDEAO continuera-t-elle à suivre les processus et va-t-elle mettre une pression (et laquelle ?) pour le respect des délais transitionnels? Les travaux pratiques de ce dimanche 9 juillet nous le diront !