Connu des services de police pour des affaires de stupéfiants, le fils d’un employé de l’ambassade camerounaise en France a échappé à deux reprises la semaine dernière à une interpellation en faisant jouer son immunité diplomatique.
« J’ai eu l’ambassadeur au téléphone il y a un quart d’heure », a indiqué, au Parisien, jeudi midi, Christian Cambon, le président de la commission des Affaires étrangères. « Il m’a confirmé que sa place était réservée dans un avion qui part demain (ce vendredi, NDLR) pour Yaoundé. »
Menaces de mort
Le jeune homme de 20 ans a d’abord été interpellé jeudi 14 décembre à son domicile à Villejuif, dans le Val-de-Marne, par des policiers du 13e arrondissement de Paris, pour une affaire de stupéfiants. Il avait alors fait état de son statut diplomatique, étant le fils d’un personnel de l’ambassade du Cameroun, puis a été relâché. Le parquet avait alors ordonné la libération « immédiate » et la restitution des 480 euros trouvés lors de la perquisition.Le lendemain, lors d’un contrôle de routine dans sa cité de Villejuif, les policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du Kremlin-Bicêtre ont croisé le jeune homme qui les a abordés, menacés de mort et insultés. « Vous ne pouvez rien contre moi, je suis intouchable », leur a-t-il lancé. Le jeune homme est « un voyou bien connu des services pour de multiples faits de délinquance et qui bénéficie effectivement d’une immunité diplomatique », avait indiqué une source policière.
Le Quai d’Orsay informé
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait été « informé » du dossier. Le quai d’Orsay a étudié « les mesures susceptibles d’être prises à l’encontre de cette personne pour les faits qui lui sont reprochés ». Le parquet de Paris avait la possibilité, avec la procédure dite de « dénonciation officielle », de porter à la connaissance du pays dont la personne est ressortissante les faits qui ont été commis, à travers une coopération judiciaire.La présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait demandé sur Twitter une réaction « immédiate » des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Jean-Yves Le Drian et Gérard Collomb. « On ne peut défier impunément nos lois », a-t-elle écrit.