Mr Touré Maka qui êtes-vous ?
C’est difficile de se présenter mais je dirai que je suis né à et j’ai vécu à Tivaoune la ville sainte de mes 7 ans à mes 21 ans. J’y ai appris le coran. J’ai ensuite appris un métier, c’est très très important, « tailleur » Je suis né dans une famille joyeuse et pilleuse, avec une base éducationnelle religieuse.
Ce que je vous dis là, c’est ce qui m’a conduit ici aujourd’hui et j’en suis fier.
On voit en vous entendant que votre éducation religieuse, votre parcours étant jeune au Sénégal vous a ouvert comme une voie royale.
Oui parce que comme je le disais après ma formation de tailleur j’ai voulu quitter le pays pour aller chercher du travail ailleurs. Mes parents ont accepté et ont prié pour moi. J’étais alors prêt, ça veut dire quoi ; j’ai appris et compris le coran, j’ai écouté les conseils de mes parents sur la bases des vertus de l’islam, j’au un métier donc j’avais la licence pour partir. C’est en Mauritanie que commence mon périple, très jeune. Trois mois après mon arrivée, l’armée mauritanienne organisait un concours de recrutement de tailleurs. Je dis à mes amis moi je vais tenter ma chance. Quand je suis arrivé, les chefs militaires me voient et sont étonnés qu’un si petit bonhomme compétisse face à des adultes ; Qu’à cela ne tienne les militaire acceptent que je postule et sur 45 reçus j’étais le 10 ème à finir la tâche. Je ressentais l’étonnement et la fierté chez les chefs militaires face à mon courage et ma ténacité et ma détermination.
J’ai été formé à bonne école par maître tailleur que je respecterai toujours El Hadji Babacar Mbaye. Recruté dans cette armée mauritanienne, comme civil, j’ai travaillé pendant 2 ans ½ sur des tenues offertes par Le guide Mohamed Kadhafi, il fallait retoucher les tenues. Comme le temps passait dans l’armée on nous demande de prendre la nationalité, je refuse et je quitte les lieux.
J’ai préféré gardé ma nationalité sénégalaise et en plus la Mauritanie c’était le début de mon parcours.
Je me fais faire un passeport pour l’Espagne « LAS PALMAS » et je m’envole.
Après LAS PALMAS en 1984 et autres c’était la destination des sénégalais. Puis comme mon objectif c’était Paris, bien entendu me voici dans la Ville des VILLES PARIS
C’est une histoire, ce sont des pages de ma vie.
J’ai vécu 44 ans en France, j’y ai fondé ma famille et dieu merci. Mes enfants et ma femme sont formidables et je remercie dieu.
Mr CISSOKO, pendant 44 ans je n’ai jamais dormi ailleurs que chez moi, est ce que tu comprends ça ?
Je réponds oui, c’est qu’il n’a jamais eu affaire avec la justice.
Maka me dit, qu’en France si tu n’as pas de foi et de l’éducation tu peux faire de grosses bêtises, moi je suis resté réglo, je mange ce que je travaille avec ma famille.
Maka qu’avez-vous fait comme travail en France ?
Pape, l’été j’allais faire le modou-modou à ST Malo, sur les côtes pour vendre des objets africains.
Je suis allé en Allemagne en Mayenne pour faire de la couture.
Après cette période de fluctuations j’ai décidé d’être à mon compte dans le 18 ème.
C’était difficile mais j’ai pu avoir 7 employés. La gestion et les paperasses étaient difficiles, et j’ai choisi d’être modéliste chez des fabricants. Ce sont des gens qui ont des ateliers de couture du prêt à porter.
J’ai travaillé avec des Juifs pendant des années et j’avais fait du bon travail. Je peux d te dire qu’il y a un autre homme d’affaire-fabricant qui a demandé à mon patron d’accepter que je vienne chez lui. J’ai pu me former aussi pendant des mois et finalement l’école a trouvé que je connaissais bien la coupe et que ce n’était pas nécessaire de continuer.
Bref j’ai travaillé dans la coupe dans des ateliers de coutures et les produits étaient un peu dangereux et j’ai décidé d’arrêter pour recréer une autre affaire à St Ouen. J’avais une boutique d’objet d’art et c’est dans cette activité que j’ai pris ma retraite avec joie et bonheur.
Ichrono Mr Maka vous avez rencontré un jeune qui vous a reconnu lors d’une transaction, racontez nous
Maka : Mr CISSOKO, c’est toujours bon de faire du Bien.
Nous africains on connaît l’entraide. Moi j’avais une adresse et quand quelqu’un vient du Sénégal, pour la préfecture il a besoin d’un certificat d’hébergement. Moi je donnais mon adresse jusqu’à ce que la préfecture a fait une enquête et un policier est venu me demander est-ce que tous ces africains habitent ici ?
Je réponds non, mais je lui ai expliqué comment on fait pour aider c’est la solidarité. Le policier comprend et depuis, si quelqu’un présentait cette adresse on rejetait sa demande.
Un jour je rencontre dans une transaction un jeune homme qui me regarde, me regarde. Quand on a fini, il me dit moi je vous reconnais et il dit à son épouse c’est le Mr dont je te parlais.
Je lui dis qu’est-ce que tu disais sur moi à ton épouse ?
Il me rappelle l’aide que je lui ai apportée à l’époque alors que moi j’avais oublié.
Il a refusé que je paie, il me demande est-ce qu’il a autre chose que tu veux envoyer au Sénégal, c’est moi qui vais me charger de tout faire et tu le mérites.
Il me dit je t’ai recherché partout pour te remercier, et voilà qu’on se rencontre sur un business, comme le monde est petit. Cissoko, attention tout le monde n’est pas reconnaissant mais moi ce que je fais, je le fais pour Dieu, c’est mon éducation.
Ichrono
Mr Touré maka, à présent on va aborder un sujet épineux, la religion musulmane et les tidjanes.
Tu connais bien cette confrérie, de Tivaoune à Paris.
Mr TOURE : Mr Cissoko je connais bien. Vous m’avais parlé de Moustapha SY des moustarchidines.
A Paris j’étais le premier président de la daira.
Le Sénégal commençait à se perdre, les parents ne s’occupaient pas bien de leurs enfants, le Gouvernement non plus, il y avait une sorte de débauche, les sorties, les bals, etc.
Deux personnages Sérigne Cheikh et Sérigne Abdou décident de créer des Dairas à Tivaoune pour éduquer, initier les enfants à la religion.
Puis Sergine Moustapha SY prend la tête du mouvement des Dairas et il y avait 2000 adhérents à Tivaoune. Dans ces Dairas les enfants étaient encadrés, instruits et ils pouvaient même apprendre à certains parents les préceptes de la religion.
Les adhérents devaient cotiser et cet argent serait redistribué à travers des actions sociales, dans les hôpitaux et ailleurs.
Après ces belles réussites modestes, Sérigne Moustapha a commencé d’organiser les conférences.
Il a organisé une grande conférence à la Foire de Dakar le CICES et avait convié tout le monde, le gouvernement et le Président Abdou DIOUF. Il ya avait une longue queue jusqu’à l’entrée de la Foire sous 35°. Les enfants étaient vêtus de blancs en ordre et disciplinés. Le chef de l’Etat avait salué l’organisation et la discipline inculquée à ces jeunes.
Mais Sérigne Moustapha comme vous savez ; il dit ce qu’il pense, il critique le gouvernement sur ses manquements face à ses obligations.
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