Dakar et Tokyo en synergie contre les maladies non transmissibles

Des experts sénégalais et japonais travaillent sur un projet de lutte contre les maladies non transmissibles qui constituent aujourd’hui un véritable problème de santé publique, a t-on appris, lundi, du chef de la Division de lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Malick Anne.

‘’Sur instruction du ministre de la Santé et de l’Action sociale, nous avons fait un appel à candidatures pour un projet qui a été coconstruit avec le gouvernement japonais. Et aujourd’hui, les experts japonais et sénégalais travaillent ensemble pour mettre en place un projet impactant dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles’’, a-t-il déclaré.

M. Anne s’exprimait ainsi en marge d’une mission de l’Ambassade du Japon au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

Selon lui, les maladies non transmissibles telles que le diabète et l’hypertension artérielles, ‘’des tueurs silencieux », qui évoluent à bas bruit, constituent aujourd’hui ‘’un véritable problème » de santé publique.

En 2022, a-t-il expliqué, l’OMS a indiqué qu’au Sénégal, 46% des décès sont imputables aux maladies non transmissibles. De même, des statistiques de 2015, ont démontré qu’un Sénégalais sur trois était hypertendue, avec des disparités au niveau des régions, dont 40% à Saint-Louis et 49% à Diourbel.

‘’C’est ainsi que l’Etat, de concert avec le gouvernement japonais, à travers notamment son conseiller technique chargé de la coopération, Dr Shinichiro Noda, détaché depuis juin 2021 au ministère de la Santé et de l’Action sociale, ont mis en place ce projet pour renforcer la prévention contre ces maladies non transmissibles’’, a déclaré Docteur Malick Anne.

Ce projet quinquennal qui porte sur l’hypertension artérielle et le diabète sera mis en œuvre dans un premier temps dans toute la région de Diourbel et dans le département de Thiès, à partir de 2023.

Il va prendre plusieurs points tels que la prévention à travers la sensibilisation, la prise en charge adéquate des prestataires, infirmiers et médecins qui sont au niveau opérationnel, la gestion des données probantes pour les prises de décisions, ainsi que le suivi et évaluation pour l’adapter, a précisé Anne.

Le chef de la Division de lutte contre les maladies non transmissibles a par ailleurs magnifié l’accompagnement technique et financier du Japon à travers son agence de coopération, la JICA.

Revenant sur sa présence au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Shinichiro Noda, également expert en Santé publique, a indiqué que son travail consiste, entre autres, à ‘’piloter la mise en œuvre des projets de santé »de la JICA et à ‘’soutenir la création de nouveaux projets ».

‘’Je participe aux réunions de coordination du ministère de la Santé. J’ai contribué à la rédaction du Plan accélération de lutte contre les Maladies Non Transmissibles 2023-2024 et je soutien également les réunions préparatoires au sommet du G7 qui aura lieu au Japon en 2025, avec le ministère des Affaires étrangères et le Directeur de l’OMS », a-t-il avancé.

Le Japon est le seul pays à disposer d’un expert au ministère de la Santé et de l’Action sociale, a, de son côté, relevé le Secrétaire général de ce département, Papa Alassane Mbengue.

Tout en saluant ‘’leur pragmatisme’’, il a aussi plaidé pour ‘’un renforcement » de cette coopération qui a permis jusqu’ici, selon lui, ‘’la réalisation de l’équipement de plusieurs infrastructures sanitaires’’, ainsi que le ‘’renforcement de capacités » de Sénégalais.