Internet au Sénégal: Idrissa Diène, résidant au Canada, en fait la genèse

Extrait de son « Mémoire » de fin de formation (2000 – 2001) à l’ Université Cheikh Anta Diop.

Internet au Sénégal: Idrissa Diène, résidant au Canada, en fait la genèse

https://www.facebook.com/plugins/like.php?href=https%3A%2F%2Fwww.leral.net%2FInternet-au-Senegal-Idrissa-Diene-residant-au-Canada-en-fait-la-genese_a347413.html&layout=box_count&show_faces=false&width=100&action=like&colorscheme=lighthttps://platform.twitter.com/widgets/tweet_button.html?url=http%3A%2F%2Fxfru.it%2F7OiOWB&counturl=https%3A%2F%2Fwww.leral.net%2FInternet-au-Senegal-Idrissa-Diene-residant-au-Canada-en-fait-la-genese_a347413.html&text=Internet%20au%20S%C3%A9n%C3%A9gal%3A%20Idrissa%20Di%C3%A8ne%2C%20r%C3%A9sidant%20au%20Canada%2C%20en%20fait%20la%20gen%C3%A8se&count=vertical

Un ancien Premier ministre du Sénégal de 2002 à 2004, a déclaré lors d’une conférence de presse, que c’est grâce à lui qu’internet est apparu au Sénégal. Nous entendons apporter ici un démenti.

En Juillet de l’année académique 2000/2001, nous avions soutenu un Mémoire de fin d’année sous le thème suivant : « Une Étude de Faisabilité de la Fourniture d’Accès à Internet à Dakar: le cas de ATI (Alliance Technologie Informatique) ».

A travers les lignes qui suivent, nous allons tout simplement tirer un extrait dudit mémoire, pour retracer la genèse de l’internet, ensuite démontrer comment et quand est-ce qu’il est apparu au Sénégal.

I. Qui a inventé internet et quand ?

Internet est apparu dans les années 60. La première idée d’une interconnexion entre des ordinateurs a germé et s’est développée au milieu de la guerre froide, dans la crainte d’une éventuelle attaque nucléaire, qui allait paralyser le système de communication.

Inquiets, les États-Unis d’Amérique ont mis sur pied l’ARPA (Advanced Research Project Agency), une agence de projet de recherche avancée, en 1958.

En avril 1959, trois mois avant le premier voyage sur la lune, le réseau de l’Arpa était né, avec quatre ordinateurs connectés grâce au premier essai de l’ingénieur Vinton Cerf. Ce dernier est considéré comme étant le père fondateur de l’internet.

Internet est donc né à partir du projet de recherche de l’armée américaine. Le but était de mettre en place un système de communication qui pourrait maintenir les échanges en cas de guerre.

A la fin de la guerre, le projet de l’armée américaine avait atteint le domaine public, ce qui a permis à plusieurs universités américaines de se connecter dans le cadre du projet de l’Arpa (1959-1968).

Dans les années 70, Arpanet, l’ancêtre d’internet a été ouvert au monde avec l’interconnexion des réseaux européens.

Aujourd’hui, le réseau internet est composé de plusieurs millions d’ordinateurs connectés et qui parlent le même langage : TCP/IP (Transfert Communication Protocol/ Internet Protocol).

II. Apparition d’internet au Sénégal

En 1989, au moment où internet se développait rapidement à l’occident, les pays africains n’étaient pas encore dans la course. L’institut de Recherche pour le Développement (IRD) autrefois connu sous le nom d’ ORSTOM et présent dans plusieurs pays du continent, avait décidé de créer un réseau informatique. L’objectif était non seulement d’améliorer la communication entre sa Direction générale (le siège) et ses bureaux basés à l’étranger, mais aussi et surtout, d’établir un lien entre les chercheurs de l’institut et la communauté scientifique internationale.

Au Sénégal, le premier noeud a été établi à Dakar au Centre de Recherche Océanographique de Dakar- Thiaroye (C.R.O.D.T). La messagerie avec Internet a été installée via un lien intermédiaire basé en France, à Montpellier.

En juin 1992, l’internet FIDO a été présenté aux ONG basées au Sénégal, lors d’un séminaire organisé par une Ong Kenyane.

ENDA, une Ong du Sénégal avait pris part audit séminaire et a décidé par la suite de mettre en place le premier noeud de l’internet Fido dans le pays. En août, le noeud de l’internet Fido était opérationnel. C’était un système de messagerie électronique, qui utilisait un lien intermédiaire basé à Londres. Le réseau Fido de Enda comptait environ cent utilisateurs.

Au demeurant, plusieurs services d’accès à la messagerie avaient existé au Sénégal en 1992. Mais aucun n’offrait une connexion permanente à internet. Qui plus est, il n’existait pas encore une adresse électronique « senegalise », c’est à dire des adresses qui se terminaient par « .Sn »; très souvent, les adresses se terminaient par « .Fr » ; . »Ca »; ou « .Org »

Toujours en 1992, l’IRD et l’ENSUT ou encore l’ESP ont donné naissance au domaine « .Sn », à la suite d’une longue collaboration entre le département informatique de l’ESP et l’IRD. C’était le début d’un transfert de technologie, ce qui a permis à l’ ESP et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar de jouer un rôle important dans le développement de l’internet au Sénégal.

De 1992 à 1995, le système de messagerie ne cessait de se développer. Mais même s’il y avait une mutation dans les équipements utilisés, les principaux choix techniques n’avaient pas changé. La raison était que la société nationale de télécommunication (Sonatel) qui détenait le monopole de l’installation des réseaux et des services de télécommunication publics, n’avait proposé aucun service IP. C’est une agence universitaire française (AUPEL-UREF) qui avait mis en place le premier serveur web mondial au Sénégal, celui de R.E.F.E.R

En mars 1996, le pays était enfin sur la toile. L’opérateur national avait installé un lien intelsat de 64 kbps (kilo bits par seconde) reliant le Sénégal aux États-Unis d’Amérique. Ainsi, telecomplus apparaissait comme étant le premier fournisseur d’accès. Son premier client fut alors la Présidence de la République.

Dans les mois qui avaient suivi l’installation de la ligne internet au Sénégal, les fournisseurs d’accès à internet ne cessaient d’augmenter. Ils étaient au nombre de sept à la fin de l’année 1996. Le réseau était devenu un ensemble formant le domaine « .Sn »

En 1997, le Sénégal a triplé sa bande passante avec une installation de deux nouvelles lignes de 64 kbts vers le Canada.

L’internet se déployait de plus en plus à travers le pays avec plus de 3000 utilisateurs en 1997. Dès lors, une concurrence très rude s’est installée entre les fournisseurs d’accès, au grand bonheur des utilisateurs.

En définitive, au vu de ce qui précède, nous pouvons conclure que l’allégation de l’ancien Premier ministre du Sénégal est mal fondée. Nulle part dans le travail de recherche effectué pour le compte de ce Mémoire, avons6nous trouvé une information pouvant confirmer cette thèse.

* Mémoire présenté par Idrissa Diène, étudiant en année de maîtrise.
* Sous la supervision académique du Dr. Youssoupha Coulibaly.
* Avec l’encadrement de son maître de stage, M. Lamine Bèye.

Idrissa Diène,
Sénégalais résidant au Canada,
Extrait de son « Mémoire » de fin de formation (2000 – 2001) à l’ Université Cheikh Anta Diop