Un Tunisien quitte sa femme pour une plus jeune, il perd son passeport suisse

À son arrivée en Suisse en 2008, Aziz avait 26 ans. Il épouse Sophie qui avait 56 ans, soit 30 ans de plus que lui.

Dans les pays européens, un étranger peut acquérir la nationalité via le mariage. C’est le cas d’Aziz, un ressortissant tunisien qui a pu devenir Suisse, après avoir épousé Sophie, une Suissesse. Un bonheur qui n’a cependant pas duré. Aziz a quitté Sophie pour une femme plus jeune mais il l’a payé cher : il a perdu son passeport suisse.

9 ans de mariage rien que pour les papiers ?

C’est l’étrange histoire rapportée par le journal La Tribune De Genève ce mardi 9 mai. Le journal précise que les autorités suisses n’ont apprécié le fait que le ressortissant tunisien mette un terme à son union avec une Suissesse après avoir bénéficié d’une naturalisation facilitée.

À son arrivée en Suisse en 2008, Aziz avait 26 ans. Il épouse Sophie qui avait 56 ans, soit 30 ans de plus que lui. Cela ne l’avait pourtant pas empêché de demander, cinq ans plus tard, une naturalisation facilitée dont il va bénéficier en 2015.

Si le couple certifie, à ce moment-là, que son union est stable, les choses évoluent vite après la naturalisation du jeune tunisien. Un an après la délivrance du passeport suisse à son mari, Sophie quitte le domicile familial et le couple divorce en 2017.

Aziz, qui avait « caché » son mariage avec Sophie à sa famille, se remarie et épouse une jeune Tunisienne de 41 ans, avec qui il aura un fils. Ce dernier va lui aussi bénéficier de la nationalité suisse… mais pas pendant longtemps.

Suspicion envers « les coups de foudre intergénérationnels »

En effet, les autorités suisses ont décidé de ne pas fermer les yeux sur cette affaire et ont procédé au retrait de la nationalité suisse au jeune Tunisien. C’est le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) qui va considérer que la différence d’âge soit un indice que cette union n’avait qu’un but purement administratif.

Mais le jeune Tunisien ne se laisse pas faire et recourt au Tribunal administratif fédéral (TAF). Aziz confie que sa rupture avec Sophie l’avait grandement affectée au point d’avoir consulté un psychiatre et assure que la décision du SEM est injuste et leur conception de sa relation avec la suissesse est erronée.

Aziz n’apporte pas d’explications concernant plusieurs éléments, à l’instar du fait que Sophie ait été écartée de certaines photos de famille prises en Tunisie à l’occasion d’un mariage. Il affirme toutefois que la cause du divorce repose sur le fait que sa première femme avait mal accueilli sa sœur et son beau-frère, lorsque ces derniers sont venus lui rendre visite en Suisse.

Mais malgré les justifications du ressortissant tunisien, les faits parlent d’eux-mêmes. Le TAF a constaté que le mariage a vite été suivi par la demande du passeport, laissant place ensuite au divorce et enfin à un deuxième mariage qui « confirme l’hypothèse », analysent les juges.

Le verdict est donc tombé et Aziz, ainsi que son fils, perdent la nationalité suisse. Une affaire qui souligne ainsi l’œil suspicieux que portent les autorités suisses à ces « coups de foudre intergénérationnels ».

Par : Amine Ait