Pierre Sané, ex SG Amnesty International adopte une position critique à l’égard du dialogue proposé par le Président de la République Macky Sall pour résoudre la crise politique au Sénégal. Dans sa tribune intitulée « Le Président doit demander pardon au peuple », il met en doute la nécessité d’un tel dialogue et soulève des préoccupations concernant la liberté d’expression et les droits politiques.
Pierre Sané, en tant que défenseur des droits de l’homme, remet en question l’idée d’un dialogue après les recommandations du Conseil constitutionnel visant à fixer une nouvelle date pour la présidentielle. Il souligne des actions du gouvernement qu’il considère comme des entraves à la démocratie.
« Macky Sall avait-il dialogué avant de convoquer le corps électoral initialement ? Avait-il dialogué avant d’annuler cette convocation ? Comment convaincre le peuple qu’on est ouvert au dialogue lorsqu’on ferme la télévision Walfadjiri à sa guise et qu’on bâillonne les “sans voix”?
« Comment convaincre la classe politique lorsqu’on interdit l’accès à la télévision nationale de candidats validés pour l’enregistrement de leurs messages de campagne ? Ou lorsqu’on aboutit en prison pour un post Facebook comme le Secrétaire général du Pastef ? Quelle est l’opportunité d’un dialogue après avoir pris une décision qu’il faut maintenant avaliser et où il s’agit en fait d’en gérer les conséquences ?
« Par ”consensus présidentiel” ? Qu’est-ce que ce dialogue fondamentalement asymétrique ou les conclusions sont portées au président pour décision selon son bon vouloir ? C’est quoi ce dialogue ou les communicants du pouvoir se sont immédiatement mis à caqueter : Sonko « inflexible » face à la « mansuétude » du président ?
« Au Sénégal, on réprime violemment pour « préserver la paix », on gaze les manifestants pacifiques pour les amener à « dialoguer », on tue pour « contenir la violence », on libère des détenus innocents pour faire de la place pour de nouvelles cohortes de détenus tout aussi innocents et ce pour “apaiser” la situation. Une terminologie plus appropriée serait :”Otages”.