Trafic de migrants : renforcement du rôle d’Europol dans la lutte contre le trafic de migrants

Les représentants des États membres de l’UE (Coreper) se sont mis d’accord sur le mandat de négociation du Conseil en vue d’un règlement renforçant le rôle d’Europol dans le soutien aux États membres dans leur lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains.

Le projet de règlement modifie le règlement Europol actuel et renforce le mandat d’Europol afin de soutenir plus activement les États membres dans la lutte contre ces infractions, et introduit des exigences accrues en matière de partage d’informations afin d’améliorer la coopération au niveau national et européen. Europol est l’agence de l’UE qui assiste les services répressifs nationaux dans la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme.

<p>Annelies Verlinden, ministre belge de l’Intérieur</p>

Le trafic de migrants est une affaire criminelle d’un milliard d’euros aux dépens des plus faibles. Nous voulons mettre un terme aux passeurs et Europol peut jouer un rôle important à cet égard.

Annelies Verlinden, ministre belge de l’Intérieur

Principaux éléments de la position du Conseil

Europol sera en mesure de jouer un rôle plus important en soutenant les États membres par le traitement des données biométriques afin de combler les angles morts que les criminels cherchent à exploiter en se cachant derrière des identités fausses et multiples.

Afin de réglementer la pratique actuelle, il est désormais prévu que l’agence de l’UE déploie, à la demande des États membres, du personnel d’Europol ou des experts nationaux détachés sur le territoire des États membres et dans des pays tiers pour fournir un soutien analytique, opérationnel, technique et médico-légal. Ce soutien opérationnel peut par exemple avoir lieu dans le cadre de la gestion des frontières.

Afin de permettre à Europol de jouer son rôle dans la lutte contre le trafic de migrants et d’accroître le partage d’informations, les officiers de liaison « Immigration » des États membres pourraient être connectés à SIENA, la plate-forme de communication sécurisée d’Europol pour les autorités répressives.

Afin d’assurer une coopération plus étroite et un meilleur échange d’informations entre les agences de lutte contre la criminalité de l’UE, Frontex – l’agence de l’UE chargée de la lutte contre les frontières – et Eurojust – l’agence de l’Union européenne pour la coopération en matière de justice pénale – seront invitées à détacher en permanence des officiers de liaison auprès du Centre européen de lutte contre le trafic de migrants (CSEM) d’Europol.

Europol renforcera également son soutien à la plateforme multidisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT), l’outil clé de l’UE pour lutter contre la grande criminalité organisée.

Le Conseil a également décidé qu’Europol devrait recevoir des ressources financières et humaines supplémentaires pour mener à bien ses tâches.