Abdourahmane Sarr : « Les perspectives économiques du Sénégal restent bonnes »

Malgré les « graves manquements » relevés par la Cour des comptes sur la gestion financière du pays entre 2019 et mars 2024, les perspectives économiques du Sénégal demeurent « bonnes », a affirmé jeudi à Dakar le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.

Lors d’un point de presse gouvernemental, il a souligné que « les agences de notation ont pris en compte le niveau d’endettement » du pays, mais que les projections restent optimistes, notamment grâce à la réduction progressive du déficit budgétaire, qui devrait atteindre 3 % à moyen terme.

Tout en reconnaissant les dysfonctionnements mis en lumière par la Cour des comptes, M. Sarr a insisté sur « la volonté du chef de l’État et du Premier ministre de redresser la situation », en présence d’autres membres du gouvernement, dont les ministres de la Justice, Ousmane Diagne, et des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

« La dette du Sénégal demeure soutenable », a-t-il assuré, précisant que « sa structure est bien maîtrisée ». Il a également réaffirmé l’engagement du gouvernement à gérer les finances publiques avec « transparence », en réduisant progressivement le déficit budgétaire, qui devrait passer de 7,1 % du PIB à 3 % « dans un horizon raisonnable ».

Une nouvelle stratégie d’endettement

M. Sarr a mis en avant une « nouvelle stratégie d’endettement » visant à réduire l’exposition du portefeuille d’endettement et à améliorer la viabilité de la dette. Le Sénégal ambitionne notamment de ramener son endettement à 70 % du PIB, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA.

« Nous avons déjà amorcé l’assainissement du déficit budgétaire », a-t-il assuré, ajoutant que la croissance économique devrait se maintenir à une moyenne de 6,5 % dans les prochaines années.

Le ministre a également annoncé la réactivation du Comité national de la dette, dont le fonctionnement avait été négligé ces dernières années. « Si cette instance avait joué pleinement son rôle et que ses recommandations avaient été suivies, nous ne serions pas dans cette situation », a-t-il regretté.

Des poursuites judiciaires contre les auteurs de malversations

De son côté, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a déclaré que des poursuites judiciaires seront engagées contre les responsables présumés des irrégularités signalées par la Cour des comptes dans son audit des finances publiques de 2019 à mars 2024.

Les accusations portent sur plusieurs infractions, notamment « faux en écriture et en informatique, détournement et escroquerie sur les deniers publics, blanchiment de capitaux, enrichissement illicite, complicité et recel ».

Parmi les personnes concernées figurent d’anciens ministres, d’ex-directeurs généraux, des comptables et des acteurs du secteur privé.

Jamil Thiam