Chercheuse spécialisée en intelligence artificielle chez Google, Adji Bousso Dieng est selon le magazine Forbes la première femme noire en 2020 à rejoindre l’université de Princeton en tant qu’enseignante à l’Ecole d’ingénieur.
Née à Kaolack au Sénégal, Adji Bousso Dieng est également la fondatrice de « The Africa I Know » ( TAIK ), une plateforme qui présente les Africains qui ont eu des carrières réussies. La semaine dernière cette chercheuse a remporté le “Prix de l’innovation Annie Mae Turner Taylor Randall 2022” grâce à sa plateforme TIAK.
Propulsé par le Covid-19, TIAK montre la manière dont les Africains tirent parti de la technologie pour résoudre les problèmes de développement liés à l’agriculture, la santé et l’éducation. Adji Bousso a en effet, « fondé TAIK pour dénicher les réussites de l’Afrique et de ses habitants et, pour favoriser une conscience économique et sociale en Afrique » car « la majorité des gens ne savent pas grand-chose de l’Afrique et ont une vision négative du continent étant donné la façon dont il est dépeint dans les médias. » Avec sa plateforme, Adji souhaite changer la donne et inspirer la jeunesse africaine car avoir une représentation féminine noire dans le monde universitaire est l’une des priorités de cette sénégalaise.
Après avoir remporté un concours organisé par la Fondation Pathfinder pour l’éducation et le développement, Adji Bousso Dieng a reçu une bourse pour étudier à l’étranger. Dieng a donc décidé de poursuivre ses études en France où elle obtenu un diplôme d’ingénieur de Telecom ParisTech avant de décrocher un Master en statistique à l’Université Cornell aux États-Unis.
Tout au long de ses études, Dieng a été en effet, en quête d’un modèle de réussite noir. Depuis qu’elle a quitté le Sénégalais, Adji a constaté qu’elle n’avait jamais eu de conférencier noir et cela l’a beaucoup tourmenté. Malgré cela, « j’ai appris à ne pas laisser cela me démotiver dans ma quête de connaissances, mais c’est beaucoup demander à tout le monde de faire cela. »
Pour elle, « il est important d’avoir des modèles, des modèles qui vous ressemblent et la représentation compte, car cela donne l’espoir et le courage de poursuivre ses efforts. » C’est donc l’une des raisons qui a poussé cette chercheuse à créer la plateforme TIAK.
Chez Google, cette jeune femme sénégalaise exerce des travaux de recherche sur l’intelligence artificielle, plus particulièrement sur les modèles génératifs et sur les algorithmes. « Ce sont des modèles qui sont à la base de beaucoup d’applications ainsi qu’en ce qui concerne le langage des images ». En mai 2020, elle soutient une thèse intitulée « Deep Probabilistic Granphical Modeling ». Les travaux qu’elle a mené sur les modèles génératifs et algorithmes dans le cadre de cette thèse lui ont permis de recevoir plusieurs distinctions comme le «Dean Fellowiship of Columbia University», ainsi que le «Google PhD Fellowship in Machine learning».
Elle détient également le titre d’«Etoile montante de l’apprentissage automatique de l’Université de Maryland».