Afrique : Novartis et GSK, soutiennent les travaux de recherche scientifique

La société pharmaceutique Novartis et GSK, une entreprise spécialisée dans le traitement des maladies infectieuses, annoncent vouloir « soutenir les importants travaux de recherche scientifique » sur la diversité génétique en Afrique.

L’initiative conjointe, baptisée « Africa Gradient », est basée sur une « approche de recherche génomique pour la diversité et l’optimisation des médicaments », selon un communiqué de Novartis reçu lundi à l’APS.
Ses promoteurs invitent les chercheurs africains à « soumettre des propositions de recherche pertinentes sur l’importance de la diversité génétique africaine dans le traitement du paludisme et de la tuberculose ». Le projet bénéficie d’un engagement financier de 3,6 millions de dollars US (environ 1,9 milliard de francs CFA), pour une durée de cinq ans, selon le communiqué.
 Novartis et GSK appellent les chercheurs africains, par le biais de cette initiative, à présenter des propositions d’étude sur le lien entre la diversité génétique et la réponse aux médicaments contre le paludisme et la tuberculose chez les patients africains. Les chercheurs rattachés à des universités et établissements publics de recherche africains, ou membres de conseils scientifiques, sont invités à manifester leur intention de présenter une proposition au plus tard le 1er mars prochain. Le projet comprend trois mécanismes de financement, dont l’un concerne des bourses d’études d’un nombre limité, dans des établissements universitaires de renommée mondiale, « sur les déterminants de la réponse aux médicaments ».
 Le deuxième mécanisme de financement va porter sur une recherche parrainée par un chercheur. Il s’agit d’une recherche fondamentale axée sur la compréhension des variations génétiques régionales des réponses aux médicaments. Le troisième consiste à mettre en place un fonds d’amorçage qui va financer un nombre limité de projets pour explorer de nouveaux objectifs de recherche.
 Le projet sera géré par le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC) et un comité directeur conjoint va superviser l’examen des propositions.  « La priorité sera donnée aux travaux de recherche visant à collecter des données dans les régions actuellement sous-représentées et à améliorer la qualité scientifique des données manquant de cohérence », expliquent Novartis et GSK. « Toutes les données recueillies seront rassemblées sur une base de données publique, afin de favoriser une évolution positive des méthodes de compréhension des variations de l’efficacité et de l’innocuité des traitements pour les patients dans l’ensemble du continent », ajoutent les partenaires.
 « La génétique humaine est au cœur de la stratégie de recherche-développement de GSK. La diversité génétique de la population africaine est beaucoup plus vaste que celle de toute autre population continentale, ce qui fait que la réponse de certains patients africains aux traitements est variable », explique Pauline Williams, vice-présidente, chargée de la santé globale à GSK. « Nous sommes ravis de lancer le projet ’Africa Gradient’, afin de mobiliser les meilleurs scientifiques du continent pour optimiser les réponses aux médicaments contre le paludisme et la tuberculose, deux maladies infectieuses qui affectent de manière disproportionnée les populations africaines », ajoute-t-elle. Le docteur Lutz Hegemann, directeur des opérations santé globale de Novartis, affirme que la société pharmaceutique « s’est engagée de longue date à améliorer et à prolonger la vie des patients partout dans le monde ».  Et « c’est pourquoi nous sommes enthousiastes à l’égard de cette importante collaboration de recherche scientifique sur la diversité génétique en Afrique », souligne-t-elle.
 Mme Hegemann espère que l’initiative « débouchera sur des solutions permettant d’améliorer l’efficacité et la tolérabilité des médicaments actuels et futurs, à commencer par ceux visant à traiter deux des maladies les plus meurtrières, le paludisme et la tuberculose ».  Le projet offre également aux jeunes scientifiques africains des formations à l’utilisation de méthodes avancées de recherche et des mentorats en matière de développement de médicaments.  « Nous constatons que de plus en plus de partenaires mondiaux s’intéressent aux problèmes spécifiques à l’Afrique et cela est très prometteur. Nous sommes ravis de voir que certains parmi eux veulent maintenant relever le défi consistant à comprendre les différences fondamentales entre la génétique de l’Afrique et celle du reste du monde », souligne la professeure Glenda Gray, présidente et directrice générale du SAMRC. Dans un premier temps, les chercheurs rattachés à des universités, à des conseils scientifiques ou à d’autres établissements publics de recherche d’Afrique sont invités à manifester leur intention à soumissionner via le site internet du SAMRC.
 Et les lauréats devraient être annoncés fin 2021, selon le communiqué.