Le général putschiste Abdourahamane Tiani a rejeté les sanctions imposées par le bloc régional ouest-africain et affirmé qu’il ne se plierait pas aux pressions pour rétablir le président dans ses fonctions. Les chefs d’état-major de la Cédéao sont réunis au Nigeria, pour discuter de l’éventualité d’une intervention militaire au Niger. Voici le fil du 2 août.
- 22 h 37 : le général putschiste Tiani rejette les sanctions « inhumaines »
Le nouveau dirigeant autoproclamé du Niger, Abdourahamane Tiani, a rejeté les sanctions imposées par la Cédéao en réponse au coup d’État de la semaine dernière, les qualifiant d’illégales, d’injustes et d’inhumaines. Dans une allocution télévisée, il a déclaré que le Niger ne se plierait pas aux pressions régionales et internationales pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions.
« Le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, au pouvoir) rejette en bloc ces sanctions et refuse de céder à toute menace et d’où qu’elles viennent », a-t-il déclaré dans un discours télévisé. « Nous refusons toute ingérence dans les affaires intérieures du Niger », a-t-il ajouté, à la veille de la commémoration de l’indépendance du pays, ancienne colonie française.
Par ailleurs, il a également ajouté que les Français « n’ont jamais été l’objet de la moindre menace » et « n’ont aucune raison objective de quitter le Niger ».
- 22 h 25 : un cinquième avion français arrive à Niamey
Un cinquième avion du gouvernement français a atterri à l’aéroport civil de Niamey pour évacuer des ressortissants français et européens, a indiqué à l’AFP l’état-major des Armées. « Une 5e rotation a été déclenchée. L’avion est posé à Niamey », a-t-il déclaré.
Cela devrait être le tout dernier vol pour évacuer les personnes désireuses de quitter le pays, a-t-il précisé.
- 21 h 59 : la Banque mondiale suspend ses déboursements « pour toutes ses opérations » vers le Niger
La Banque mondiale (BM) a annoncé, dans un communiqué, avoir suspendu les déboursements « pour toutes ses opérations et jusqu’à nouvel ordre » à destination du Niger, une semaine après le coup d’État militaire ayant renversé le président Mohamed Bazoum.
« Nous sommes alarmés par les efforts déployés pour renverser le gouvernement démocratiquement élu du Niger. En conséquence la Banque mondiale a suspendu les déboursements pour toutes ses opérations et jusqu’à nouvel ordre », a déclaré l’institution dans un communiqué, ajoutant « surveiller avec attention la situation » sur place.
- 21 h 26 : au Niger, les sanctions de la Cédéao affectent les banques
La Cédéao, présidée par le président nigérian, Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu’à dimanche pour rétablir l’ancien président Mohamed Bazoum, sous peine d’utiliser « la force ». Ces sanctions économiques se font déjà sentir dans la capitale Niamey, occasionnant le ralentissement de certaines opérations bancaires, explique le journaliste nigérien Omar Hama.
- 18 h 04 : les USA devraient évacuer partiellement leur ambassade
Les États-Unis devraient procéder à l’évacuation d’une partie du personnel et des familles de l’ambassade américaine au Niger, a déclaré mercredi un représentant américain.
Une décision finale n’a pas encore été prise, mais cette mesure devrait vraisemblablement être actée, a-t-il précisé. S’exprimant sous couvert d’anonymat, ce représentant a expliqué que la mission diplomatique resterait opérationnelle et que ses représentants de haut rang continueraient de travailler à Niamey.
L’évacuation sera effectué par un avion affrété spécialement par le département d’État américain, qui ne sera pas un appareil militaire, a indiqué ce représentant.
- 17 h 42 : la Russie appelle au « dialogue » pour éviter une « dégradation de la situation » au Niger
La Russie a appelé au « dialogue » pour éviter une « dégradation de la situation » au Niger, mettant en garde contre toute intervention armée étrangère.
« Nous considérons qu’il est extrêmement important de ne pas permettre une nouvelle dégradation de la situation dans le pays, nous pensons qu’il est urgent d’organiser un dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l’ordre », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.
Selon elle, les « problèmes africains (nécessitent) des solutions africaines » et la « menace de recourir à la force contre un État souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays ».
« Nous espérons que des efforts seront déployés par l’intermédiaire de l’Union africaine et des organisations régionales », a-t-elle encore ajouté.
- 16 h 35 : Rome et Paris poursuivent l’évacuation expresse d’étrangers
Un nouveau vol de rapatriement en provenance de Niamey est attendu à Paris aux alentours de 18 h. Trois avions ont déjà atterri à Paris et Rome pour évacuer du Niger des centaines de ressortissants français, italiens et d’autres nationalités, après le putsch de la semaine dernière dans ce pays stratégique en Afrique de l’Ouest. Les évacuations devraient, selon Paris, s’achever dans la journée.
- 15 h 27 : le Nigeria coupe son approvisionnement en électricité au Niger après le coup d’État
Le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger, a appris l’AFP de source proche de la direction de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec), suite aux sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger déstabilisé par un putsch.
« Le Nigeria a déconnecté depuis hier (mardi) la ligne haute tension qui transporte l’électricité au Niger », a déclaré cette source. Ce pays, qui dépend énergétiquement à 70 % du Nigeria, subit des sanctions internationales depuis que des putschistes ont renversé le président élu Mohamed Bazoum il y a une semaine.
- 15 h 05 : une intervention militaire au Niger serait « la dernière option sur la table », affirme la Cédéao
Une intervention militaire au Niger serait « la dernière option » envisagée par le bloc ouest-africain pour restaurer l’ordre constitutionnel mais il faut se « préparer à cette éventualité », a indiqué l’un des responsables de la Cédéao, à l’ouverture de la réunion des chefs d’état-major ouest-africains à Abuja.
« L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a déclaré le commissaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdulfatar Musa.
- 14 h 36 : une délégation de la Cédéao au Niger « pour négocier » avec les putschistes
Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est arrivée au Niger où elle doit s’entretenir avec les militaires responsables du coup d’État, a indiqué l’organisation ouest-africaine.
« Le président de la Commission de la Cédéao aurait aimé être ici, mais à l’heure où nous parlons, il se trouve au Niger dans le cadre d’une délégation de haut niveau dirigée par l’ancien chef d’État du Nigeria, le général Abdulsalami Abubakar, en vue de négocier », a déclaré le commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques et de la sécurité, Abdulfatar Musa.
En parallèle, les chefs d’état-major de la Cédéao, qui n’ont pas écarté un recours à la force contre les putschistes, sont réunis à Abuja pour une réunion qui doit se poursuivre jusqu’à vendredi.
La Cédéao, présidée par le chef d’État nigérian Bola Tinubu, a donné une semaine aux putschistes, jusqu’à dimanche, pour rétablir l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par des membres de sa garde présidentielle.
- 13 h 23 : le général Mody, figure de la junte nigérienne, arrive à Bamako
Une figure de la junte au pouvoir au Niger, le général Salifou Mody, est arrivé mercredi au Mali dont les dirigeants militaires se sont solidarisés avec leurs homologues nigériens face aux pressions internationales, ont indiqué deux hauts responsables.
Ancien chef d’état-major des Armées limogé en avril et membre du groupe de militaires qui viennent de prendre la tête du Niger par la force, il s’est déplacé chez le voisin malien à la tête d’une délégation, ont dit sous le couvert de l’anonymat un haut responsable nigérien et un haut responsable sécuritaire malien.
Ces sources n’ont pas détaillé l’objet de cette visite.
- 8 h 58 : l’Italie a évacué une centaine de ressortissants étrangers
Une centaine de ressortissants étrangers résidant au Niger sont arrivés à Rome mercredi matin, évacués par l’Italie pour raisons de sécurité après le coup d’État militaire survenu la semaine dernière dans ce pays sahélien, ont annoncé les autorités de la péninsule.
Parti de Niamey, un Boeing 767 de l’Armée de l’air italienne a atterri peu après 5 h (3 h GMT) à l’aéroport Ciampino de Rome avec à son bord 99 ressortissants italiens et d’autres nationalités.
« Retour en sécurité de 99 passagers, italiens et étrangers, qui ont quitté le Niger », s’est félicité le ministre italien de la Défense Guido Crosetto sur Twitter, récemment rebaptisé « X ».
- 7 h 35 : la fin des opérations d’évacuation prévue mercredi à la mi-journée
Sur les quelque 1 200 Français enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris, 600 ressortissants souhaiteraient revenir en France. Le souhait des autorités est de clore l’opération à la mi-journée mercredi. Quatre avions de rapatriement ont pour l’instant été prévus.
Un deuxième avion a atterri à Paris aux alentours de 4 h (2 h GMT).
- 3 h 29 : le mouvement M62 dénonce l’évacuation de Français
Le mouvement M62, à l’initiative d’une manifestation pro-putschistes, a dénoncé mardi l’évacuation organisée par la France, souhaitant la suspension de certains de ses médias et appelant à un rassemblement « pacifique chaque jour » près de l’aéroport, « jusqu’au départ définitif des forces étrangères » présentes dans le pays.
- 1 h 55 : le Niger rouvre ses frontières terrestres et aériennes avec cinq pays frontaliers
Les frontières terrestres et aériennes du Niger avec cinq pays frontaliers ont été rouvertes, près d’une semaine après leur fermeture lors d’un coup d’État ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum, a annoncé mardi 1er août un des putschistes à la télévision nationale. « Les frontières terrestres et aériennes avec l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali et le Tchad sont rouvertes » à « compter de ce jour », a-t-il déclaré, quelques heures après une première évacuation par la France de ses ressortissants et cinq jours avant la fin de l’ultimatum pour rétablir l’ordre constitutionnel, exigé par les pays ouest-africains.
- 1 h 47 : atterrissage à Paris d’un avion français transportant 262 rapatriés du Niger
Un premier avion français transportant 262 personnes évacuées du Niger a atterri à l’aéroport de Paris-Roissy Charles de Gaulle peu après 1 h 30 (23 h 30 GMT) dans la nuit de mardi 1er à mercredi 2 août, a déclaré à l’AFP une source aéroportuaire, quelques jours après le coup d’État militaire dans le pays.
Les premières réactions des passagers à Roissy
« Il y a 262 personnes à bord de l’avion qui est un Airbus A330, dont une douzaine de bébés », avait indiqué à l’AFP dans la soirée la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, expliquant que la « quasi totalité des passagers sont des compatriotes ».
Outre une grande majorité de Français, ont également atterri des Nigériens, des Portugais, des Belges, des Éthiopiens et des Libanais, a précisé à la presse présente à l’aéroport de Roissy le ministère des Affaires étrangères.
Un second vol devrait atterrir dans la nuit, avec à son bord Français, Nigériens, Allemands, Belges, Canadiens, Américains, Autrichiens et Indiens, d’après la même source. À leur arrivée, une vingtaine de membres de la Croix-Rouge française sont présents pour proposer bouteilles d’eau et collations.
Avec AFP