Samedi, les policiers de Chicago ont de nouveau abattu un jeune noir chez lui, et tué accidentellement une mère de cinq enfants qui leur avait ouvert la porte. Une enquête est en cours pour comprendre les circonstances de drame, mais cet incident risque encore d’attiser la colère de la communauté afro-américaine de la ville qui réclame la démission du maire. Le Washington Post a publié dimanche une enquête exhaustive sur le nombre de personnes abattues par la police en 2015.
En 2015, la police américaine a tué 965 personnes, détaille le Washington Post dans son enquête disponible en ligne et publiée dimanche en première page du quotidien.
A l’origine des multiples manifestations qui ont éclaté depuis la mort de Michael Brown à Ferguson l’an dernier, il y a presque toujours le même scénario : un policier, le plus souvent blanc, tire sur un jeune Noir non armé. Mais une telle situation ne représente que 4% du total des incidents, selon le journal.
Les Noirs sureprésentés
Toutefois, les hommes noirs, s’ils ne représentent que 6% de la population aux Etats-Unis, constituent un pourcentage disproportionné de victimes non armées : 40% des personnes tuées accidentellement par la police sont noires.
Et même si dans la majorité des cas, les policiers ont des raisons légitimes de tirer, tuant la plupart du temps des Blancs au comportement menaçant, trois Noirs ou Hispanniques sur cinq ont été abattus alors qu’ils ne présentaient pas une menace sérieuse.
Tirer les leçons
L’enquête du Washington Post note tout de même certains progrès avec l’usage de caméras qui rend les policiers plus prudents.
Les programmes de formation également, notamment sur la façon de traiter les malades mentaux qui représentent près de la moitié des victimes dans les incidents avec les forces de l’ordre, analyse le quotidien.
Et peut-être une justice plus agressive contre les mauvais policiers. Mais le Washington Post souligne que sur 65 agents inculpés en dix ans, onze seulement ont été condamnés.
rfi