Abou Sangare, ancien sans-papiers originaire de Guinée, a été régularisé après le succès du film L’Histoire de Souleymane, où il incarne le rôle principal. Ce vendredi, il a été récompensé du César de la révélation masculine.
« Je n’avais plus de vie, je survivais parmi les hommes sans me sentir humain. Depuis ma traversée de la Méditerranée jusqu’en avril 2023, j’ai connu la misère sous toutes ses formes », a-t-il confié sur la scène de l’Olympia à Paris. Il a exprimé sa gratitude envers l’équipe du film et l’Académie des César : « Merci pour votre intégration au sein de l’humanité. »
Né le 7 mai 2001 à Sinko, en Guinée, Abou Sangare était apprenti mécanicien avant de quitter son pays pour aider sa mère malade. À 16 ans, après un périple éprouvant à travers le Mali, l’Algérie, la Libye et l’Italie, il atteint Paris en 2018.
Alors mécanicien poids lourds dans un garage en Picardie, il est découvert par le réalisateur Boris Lojkine lors d’un casting à Amiens. Il y a encore quelques semaines, il risquait l’expulsion du territoire français.
Dans L’Histoire de Souleymane, il incarne un jeune Guinéen survivant à Paris comme livreur à vélo, en attendant anxieusement son entretien de demande d’asile. Présenté à Cannes en mai 2024 dans la section Un Certain Regard, le film a remporté le prix du jury, tandis qu’Abou Sangare recevait le prix d’interprétation masculine dans cette catégorie.
