COMMUNIQUE DE PRESSE : Le Gouvernement Marocain ne peut agir avec impunité indéfiniment

Bruxelles, 25.03.2016

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La décision de la Cour de Justice Européenne (CJE) du 10 décembre 2015 annulant les accords d’agriculture et de pêche entre l’Union Européenne (UE) et le Maroc a démontré au monde entier la légitimité et la légalité des revendications du peuple sahraoui. Cette décision précise clairement que le Front Polisario est le représentant unique du peuple sahraoui et que le Gouvernement marocain n’a aucune souveraineté sur le territoire sahraoui. De plus, la visite du Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, en ce début mars est venue renforcer l’urgence du référendum d’autodétermination en rappelant sans équivoque que le territoire sahraoui et son peuple vivant dans les territoires occupés sont sous « occupation » et que les réfugiés vivent dans des conditions de plus en plus précaires, rendant l’attente intenable.

Malgré cela, le Gouvernement et le Royaume marocain décident d’ignorer ces signaux et prennent des décisions qui vont à l’encontre du droit international, du droit humanitaire et des droits de l’Homme. Ils gèlent les relations avec l’UE et ses pays membres en signe de protestation contre la décision de la CJE. Ils brisent le cessez le feu en tuant par balle un berger en territoire libéré. Ils accueillent le Forum Crans Montana en territoire occupé. Ils empêchent les délégations d’observateurs civils et des organisations des droits de l’Homme de se rendre en territoire occupés. Ils n’accordent pas aux prisonniers politiques le respect de leurs droits les plus fondamentaux… La marque de mépris la plus flagrante est donnée ce 20 mars lorsque, suite à une décision unilatérale de la part du Maroc, une partie des effectifs politiques de la MINURSO sur place a été expulsée. Cela témoigne du manque de disposition du Gouvernement marocain à mener à bien ses engagements et est le fruit d’un mépris profond pour le travail réalisé par les Nations Unies jusqu’alors. Par ce geste, le Gouvernement marocain éloigne physiquement et symboliquement la perspective du référendum. En acceptant de réduire ses effectifs dans les territoires occupés, la MINURSO et l’ONU prennent le risque grave d’abandonner un peu plus les populations sahraouies à l’arbitraire et à la répression exercés par les forces d’occupations.

Il est aujourd’hui urgent de mettre fin à l’impunité du Gouvernement marocain et de mener à bien la promesse de référendum d’autodétermination engagée il y a plus de 25 ans.

La Coordination Européenne de soutien et de solidarité au peuple sahraoui encourage vivement les Nations Unies à mettre à profit les instruments qu’ils ont en leur possession : La MINURSO sur place et la liste des votant établie par les Nations Unies elles-mêmes et tenue à jour depuis devraient permettre d’assurer au peuple sahraoui de disposer librement et rapidement d’un choix. L’attente n’est plus possible