Pendant que le pouvoir ivoirien prépare tranquillement la prochaine élection présidentielle qu’il compte remporter sans outre mesure, le Front populaire ivoirien (FPI) est encore dans la tergiversation soulevant assez tardivement un débat sur l’inéligibilité d’Alassane Ouattara. Pour le Comité central du parti fondé par Laurent Gbagbo, M. Ouattara est inéligible au regard de l’article 35 de la Constitution.
Le Comité central du FPI ne veut pas voir Alassane Dramane Ouattara être candidat à la prochaine élection présidentielle de la Côte d’ivoire. Pour le FPI, cette candidature pose d’énormes problèmes au regard des textes de loi.
A deux mois de la présidentielle, les contestataires du FPI considèrent l’acte de candidature d’Alassane Ouattara comme une provocation de trop (…) et une forfaiture inacceptable.
«Le FPI tiendrait les membres du Conseil constitutionnel actuel coupables de haute trahison et responsables devant l’Histoire de tout ce qui adviendrait dans ce pays suite à une validation manifestement anticonstitutionnelle de la candidature d’Alassane Ouattara », lit-on dans un document publié à la suite de la réunion du Comité central du FPI.
A la mi-juin, une ancienne ministre de Laurent Gbagbo avait réclamé le report de la présidentielle, dénonçant de mauvaises conditions de préparation. Elle avait demandé une révision constitutionnelle.
Selon la Constitution ivoirienne et selon l’esprit de l’article 35 de la Loi fondamentale voté en 2000, «un candidat à la présidentielle doit être Ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens d’origine».
Les partisans de Laurent Gbagbo pensent qu’au regard de ce texte, M. Ouattara, accusé d’être d’origine burkinabè, ne devrait pas se porter candidat.
Le pouvoir d’Alassane Ouattara répond à qui veut l’entendre que, celui qui est considéré comme le grand favori du scrutin à venir, est éligible de plein droit pour avoir déjà exercé la fonction présidentielle.
Mais il convient de dire que le débat sur l’inéligibilité d’Alassane Ouattara à l’heure actuelle est inutile lorsqu’on sait qu’il a déjà été candidat pour la présidentielle d’Octobre 2010 qui finira par gagner au vu des résultats officiels.
Si l’on s’en tient à la jurisprudence, Alassane Ouattara pourra se présenter à la prochaine élection présidentielle en Côte d’ivoire. Ce combat lancé par le FPI est perdu d’avance au regard du droit.
Le parti de Laurent Gbagbo devra mieux s’organiser pour mieux affronter le candidat du pouvoir pour espérer récupérer le pouvoir perdu à l’issue d’une crise électorale en 2011.
Le dépôt des candidatures a d’ailleurs démarré lundi et une dizaine a été déjà enregistrée dont celle d’Alassane Ouattara et de Charles Konan Banny notamment.
Les candidats ont jusqu’au 25 août prochain pour déposer leur dossier à l’élection présidentielle, qui doit consacrer la stabilisation de la Côte d’Ivoire après la crise postélectorale de 2010-2011 ayant fait plus de 3.000 morts en cinq mois de violences.