Le gouvernement va débloquer 279 millions d’euros supplémentaires pour l’accueil des réfugiés et 250 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence, a indiqué Manuel Valls mercredi lors d’un débat parlementaire. « Au total, ce sont 279 millions d’euros qui seront mobilisés d’ici à la fin de 2016 au titre du premier accueil, de l’hébergement d’urgence, de l’aide forfaitaire aux communes », ainsi que pour renforcer les effectifs de l’Ofpra (Office français de protection des apatrides), de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration) et de l’Education nationale, a précisé le Premier ministre.
600 millions d’euros d’ici fin 2017
Pour 2017, ces crédits supplémentaires doivent atteindre 334 millions, a-t-on par ailleurs indiqué à l’AFP dans l’entourage du chef du gouvernement, soit un total dépassant les 600 millions d’euros d’ici la fin 2017. Environ un tiers de ce montant de 600 millions d’euros sera financé par des fonds de l’Union européenne, qui verse une aide de 6.000 euros par réfugié accueilli.
Par ailleurs, une enveloppe de 250 millions d’euros des crédits dédiés « à l’hébergement d’urgence et à la veille sociale » sur les douze mois à venir sera débloquée, dont 130 millions « dès le mois prochain », a ajouté le Premier ministre. « La solidarité, c’est garantir un accueil des réfugiés et demandeurs d’asile », a assuré Manuel Valls, tout en soulignant que cette solidarité « ne doit pas dégrader la situation de celles et ceux de nos concitoyens qui ont besoin d’être aidés ».
L’ironie de Valls au sujet des propositions de Sarkozy
Entre deux annonces, Manuel Valls a réagi aux propositions de l’opposition et notamment du président des Républicains. Ainsi, le Premier ministre a rejeté l’idée de Nicolas Sarkozy d’instituer un statut de réfugié de guerre. « Je sais que certains proposent de créer un nouveau statut reconnu aux seuls réfugiés fuyant la guerre, et qui durerait le temps du conflit. J’examine toute proposition avec intérêt. Mais quel est donc ce besoin de créer quelque chose qui existe déjà, qu’il s’agisse de la protection temporaire européenne ou de la protection subsidiaire prévue par le droit français? », a lancé Manuel Valls dans son discours.
Sans citer à aucun moment le nom de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a également répondu à une autre proposition de l’ancien chef de l’Etat, celle d’un « Schengen 2 ». « Qu’y a-t-il derrière cette proposition? J’ai compris que Schengen 2, c’était le respect des règles de Schengen 1. C’est une position qui a pour principal vertu de ne pouvoir susciter que l’unanimité et le rassemblement », a-t-il ironisé.
Quant à l’abolition de Schengen, défendue par le Front national, « c’est le condensé parfait de ce qu’est le populisme : une pensée qui se nourrit de la catastrophe et des difficultés, une pensée qui n’apporte aucune solution et qui nous mettrait en difficulté par rapport à notre sécurité », a fustigé Manuel Valls, applaudi sans surprise par la gauche et conspué à droite.