Loin de son potentiel, mais résilient malgré tout… dans une économie mondiale bousculée par de multiples chocs, le continent africain devrait, en 2023, afficher une performance acceptable en termes de croissance. C’est ce qui ressort des prévisions issues du nouveau rapport « Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » publié par la Banque africaine de développement (BAD), ce 19 janvier.
Selon l’institution financière panafricaine basée à Abidjan, la progression moyenne du PIB des 54 pays africains devrait s’établir à 4% cette année. Ceci, après 4,8% en 2021, l’année de la reprise post-Covid et 3,8% en 2022, une période qui a vu l’apparition de nouvelles crises : guerre en Ukraine, inflation, hausse des taux…
Pour 2023, la croissance économique de l’Afrique devrait donc être supérieure à celle du monde estimée à 2,7% dans les prévisions d’octobre 2022 du FMI. Des prévisions selon lesquelles, par ailleurs, l’Europe frôlera la récession avec un PIB en hausse de 0,7% seulement. Selon l’institution de Washington, la croissance de l’Afrique (qu’elle évalue pour sa part à 3,9%) sera seulement dépassée par celle de l’Asie émergente (Chine et Inde comprise) à 4,9%.
Quant à 2024, la croissance africaine devrait rester sur un rythme de 4%, estime la BAD que préside le Nigérian Akinwumi Adesina. Ces performances continentales restent toutefois loin du potentiel de croissance de l’Afrique estimé à 7% par an par la BAD. Elles demeurent, de plus, soumises à de nombreux aléas, pointe la banque panafricaine, dont la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, la perturbation des chaînes d’approvisionnement, le durcissement des conditions financières au plan mondial et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette. A ce titre, l’inflation galopante constatée au Ghana (+19,5% estimée par la BAD en 2023) et la situation de défaut sur une grande partie de la dette extérieure de ce pays d’Afrique de l’ouest, depuis fin 2022, constituent une sérieuse alerte. Par ailleurs, le risque sécuritaire au Sahel ou dans la Corne de l’Afrique reste susceptible d’obérer le développement de certaines économies africaines.
Au plan régional, les cinq grandes parties du continent seront en croissance cette année. La palme revient à l’Afrique de l’est (+5%), suivie de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de Centrale (+4,3% chacune) et de l’Afrique de l’Ouest (+4,1%). L’Afrique australe ferme la marche (+2,3%), en raison des difficultés de l’économie sud-africaine.
Quant aux pays les pays les plus dynamiques en termes de progression du PIB, ce seront notamment le Niger (9,6 %), le Sénégal (9,4 %), le Rwanda (7,9 %), la Côte d’Ivoire (7,1 %), la RD Congo (6,8 %), le Mozambique (6,5 %), le Bénin (6,4 %) le Togo (6,3 %), l’Éthiopie (6,0 %) et la Tanzanie (5,6 %) selon le rapport de la BAD.
La plus mauvaise performance du continent sera celle de la Guinée-Équatoriale; seul pays africain en récession cette année, avec une plongée attendue de son PIB de plus de 7%. Ceci, en raison de la baisse de sa production d’hydrocarbures, de dysfonctionnements récurrents de l’Etat et de la défiance des investisseurs.
Les trois économies poids lourds du continent devraient afficher, de leur côté, des performances inférieures à la moyenne, selon les prévisions de la BAD, à savoir 3,8% pour l’Egypte en proie à une crise monétaire, 3,2% pour le Nigeria, qui entre en année électorale sensible, et seulement 1,8% pour l’Afrique du sud. Affichant la prévision de croissance la plus faible de tout le continent (hors Guinée-Équatoriale), la Nation Arc-en-ciel demeure confrontée à des crises politiques à répétition et à de graves disruptions énergétiques qui handicapent son secteur industriel et extractif.
Plus globalement, le rapport de la BAD préconise l’adoption par les pays africains de plusieurs mesures de politiques monétaires, fiscales et structurelles pour faire face aux nombreux risques actuels. Ces mesures comprennent un resserrement différencié des taux selon le niveau d’inflation, la stimulation du commerce intra-africain ou encore l’accélération des réformes structurelles et de la gouvernance institutionnelle des Etats afin, notamment, de stimuler et sécuriser les financements du secteur privé. Ceci, sans compter la poursuite des investissements publics et privés dans la transformation digitale ou la transition énergétique.
A noter que ce rapport intérimaire de la BAD sera désormais publié deux fois par an, chaque début de semestre. Le rapport annuel complet de l’institution sur l’économie africaine continuera pour sa part d’être publié à chaque assemblée générale de la BAD un événement qui se tient cette année en Egypte à Charm El Cheikh du 22 au 26 mai prochain.
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