Incarcéré depuis plusieurs semaines dans le cadre d’une affaire encore entourée de zones d’ombre, le rappeur engagé Khalifa a brisé le silence depuis sa cellule à travers un message poignant relayé par son avocat, Me Tanor Diamé.
Dans cette déclaration empreinte d’amertume, l’artiste dit se sentir trahi et abandonné par les autorités pour lesquelles il s’est pourtant engagé sans réserve. « Ils m’ont abandonné. Je me sens trahi. Toutes les déclarations que j’ai faites, c’est dans le sens d’alerter les autorités. Je me suis battu pour le changement et mon père s’est beaucoup sacrifié pour le Projet », a-t-il confié.
Khalifa, figure montante du rap politique sénégalais, s’était illustré ces dernières années par ses prises de position en faveur de la justice sociale, de la démocratie et d’une gouvernance transparente. À travers ses textes et interventions, il a souvent porté la voix d’une jeunesse en quête de repères et de renouveau.
Mais derrière les barreaux, c’est un autre combat qui se joue, celui de la solitude et de l’oubli. Le rappeur déplore le silence des responsables du régime actuel : « Aucune autorité du régime n’est venue me rendre visite. » Il évoque aussi, non sans douleur, la visite récente d’Ousmane Sonko à d’autres figures du mouvement citoyen, Azoura et Kaïré, et son incompréhension face à l’absence de soutien, lui qui dit avoir vu ce dernier « traverser toutes sortes d’épreuves avec mon père ».
Un message qui sonne comme une alerte et un appel à la mémoire collective, à la loyauté, mais aussi à la cohérence des luttes politiques partagées. Le silence qui entoure son incarcération contraste avec l’engagement qu’il n’a cessé d’afficher, héritier d’un militantisme familial profondément enraciné.
Me Tanor Diamé a conclu en appelant à plus de considération humaine et politique pour son client : « Khalifa n’est pas seulement un rappeur. Il est un acteur engagé, un jeune qui a cru au changement. Il mérite d’être entendu, soutenu, et surtout, respecté. »
