Invité du Grand Jury dimanche sur la rfm, le professeur Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a livré une lecture nuancée de la polémique sur la « dette cachée ». Et pour cette Dette cachée confirmée par le FMI, le Pr Moussa Diaw parle d’un revers pour l’ancien président Macky Sall qui tente de redorer son image.
La récente sortie du Fonds monétaire international (FMI), saluant « la transparence du Sénégal » après la révélation de dettes jusque-là non déclarées, a relancé le débat sur la gestion des finances publiques. Avec surtout l’Alliance pour la République (APR) qui a dénoncé une « manipulation politique ».
Pour le Pr Moussa Diaw, cette séquence marque avant tout une rupture salutaire :
« Il a fallu procéder à des audits pour se rendre compte de pratiques qui existaient. Cela permet aujourd’hui de renforcer la confiance entre l’État et ses partenaires », explique-t-il
Le politologue estime que la querelle autour du terme de « dette cachée » n’a plus lieu d’être :
« Le FMI a confirmé l’existence de ces dettes et félicité les nouvelles autorités pour leur transparence. Il faut désormais tourner la page et se concentrer sur la gestion saine des ressources », tranche-t-il.
Macky Sall face à un héritage économique encombrant
Interrogé sur les divergences entre l’ancien régime et les nouvelles autorités, le chercheur refuse de réduire la question à un simple affrontement politique.
« C’est un revers pour l’ancien président qui cherche à préserver son image. Mais les instruments de contrôle ont confirmé des manquements. Il faut en tirer les leçons », souligne le Pr Moussa Diaw.
Pour lui, cette polémique ne doit pas détourner le regard des priorités urgentes : la stabilisation des finances publiques et la restauration de la confiance des citoyens dans la gestion de l’État.
Alors que le parti du Président Sall réclame la publication des rapports de l’Inspection générale des Finances (IGF) et du cabinet Mazars, le Pr Diaw adopte une position mesurée :
« Les rapports existent et ont mis en lumière des zones d’ombre. L’essentiel, désormais, est de renforcer les garde-fous pour éviter toute dérive future. »
Il considère la transparence non comme une option politique, mais comme une exigence démocratique qui doit s’inscrire dans la durée.