Le Sénégal lancera le 18 septembre 2025 son premier Diaspora-Bond, une obligation dédiée aux Sénégalais de l’extérieur, avec des taux attractifs de 6,40 % à 6,95 % selon la durée. Selon le Pr Amath Ndiaye, économiste à la FASEG-UCAD, ces instruments surpassent les rendements des épargnes en Europe et aux États-Unis, offrant un avantage économique clair au-delà de l’argument patriotique.
En France, le Livret A rapporte 1,7 % et le LEP 2,7 %. « Un placement de 10 000 € génère seulement 170 € d’intérêts par an sur un Livret A, contre 650 € avec un Diaspora-Bond à 6,5 %. Sur cinq ans, l’écart atteint plus de 2 400 € de différence en faveur du Sénégal », explique Ndiaye. En Italie, les Buoni Fruttiferi Postali (BFP) offrent 2,5 % à 3 %, soit « deux fois moins rentables » que les Diaspora-Bonds, permettant à la diaspora de soutenir l’économie sénégalaise tout en profitant d’un rendement supérieur.
Aux États-Unis, les livrets « high-yield » culminent à 4,2 % à 5 %, mais les obligations sénégalaises « gardent une longueur d’avance » avec jusqu’à 6,95 %. Ndiaye conclut : « Au-delà de l’argument patriotique, les Diaspora-Bonds offrent un avantage économique clair : ils rémunèrent beaucoup mieux que les produits d’épargne classiques en France, en Italie et aux États-Unis. Ces rendements constituent donc une motivation supplémentaire pour que la diaspora sénégalaise déplace une partie de son épargne de l’étranger vers le Sénégal, transformant ainsi son effort d’épargne en moteur direct du développement national. »
Cette initiative s’inscrit dans le Plan de redressement économique et social, visant à mobiliser des ressources endogènes pour la souveraineté.
Auteur: Awa DIOP
