Elle est encore mineure, dix-sept ans. Et pourtant, elle est mariée et séjourne chez sa belle-famille à la commune Aklime, à Berkane. Son mari est un ressortissant marocain en Europe qui ne rentre au pays qu’une fois par an, pendant le mois d’août.
Nous sommes le vendredi 17 juillet, dernier jour du mois de Ramadan. Cette épouse veut aller voir sa famille, la veille de l’Aïd El Fitr, qui demeure dans la même ville que sa belle-famille. En effet, elle demande à sa belle-mère de lui permettre d’aller chez ses parents. La belle-mère n’était pas contre mais elle l’a sollicitée d’attendre jusqu’au lendemain, le jour de la fête, pour aller ensemble. Mais devant l’insistance de l’épouse, la belle-mère accepte.
L’épouse mineure lui promet qu’elle retournera en fin de journée. Mettant sa djellaba et portant son sac à main, elle part. Mais, en fin de journée, elle ne retourne pas chez sa belle-famille. La nuit tombe et l’épouse mineure ne donne encore pas signe de vie. Sa belle-mère téléphone alors à ses gendres et demande des nouvelles de sa belle-fille. «Elle ne m’as pas rendu visite… Je ne l’ai pas vue depuis plus de quinze jours», lui répond la mère. Voilà qui est troublant. Mais où pouvait-elle bien être allée ? Les appels téléphoniques ne donnent aucun résultat. La belle-famille se décide enfin à alerter les services de la gendarmerie royale.
Le lendemain, samedi 18 juillet, le jour de l’Aïd El Fitr, tôt, l’épouse mineure rentre chez sa belle-famille tout en sanglotant. Qu’est-ce qui lui est arrivé ? «Il m’a kidnappée», confie-t-elle. Qui ? Quand ? Les gendarmes la convoquent, lui demandent de leur raconter toute l’histoire et de leur décrire les signalements de son agresseur.
Mais en vain. Elle commence à dire n’importe quoi avant qu’elle finisse par dire la vérité : «J’ai passé la nuit en compagnie de mon grand amour». Il s’agit d’un jeune homme qui demeure dans un douar de la région qui est actuellement en fuite.
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