Quelques jours après cette terrible nouvelle pour les familles des vicitmes, les autorités sénégalaises par la voix du Sory Kaba, Directeur des Sénégalais de l’Extérieur semblent timidement douter sur la thèse originelle de l’accident. Cette position des autorités sénégalaises pose encore une fois le doigt sur le manque de cohérence et l’existence d’une vraie politique à direction des Sénégalais vivant hors du territoire national. Ces trois derniers décès viennent hélas allonger une liste macabre déjà lourde de sénégalais morts pour le simple fait de vouloir tenter une autre vie dans un autre pays. Dans cette affaire on peut se poser la question sur le grand silence de ceux qui se sont autoproclamés « leaders » ou « porte-paroles » de la diaspora sénégalaises. Ces tragédies mettent en lumières le manque de maîtrise de ces « illuminés » qui croient et qui se donnent la grande liberté de parler au nom des autres.
Les Sénégalais vivant à l’étranger semblent être des proies faciles. Souvent, ces faits divers nous arrivent comme des échos portés par le vent infernal à la vitesse de la lumière de la communication et de l’information. Mais lorsqu’une nouvelle résonne au téléphone comme la rumeur assourdissante d’un mauvais cauchemar, alors là le sol tremble sous les pieds, on manque de recul professionnel, on titube à la recherche d’un support pour ne pas tomber à la renverse. Ce sentiment, les familles et proches de ces malheureuses jeunes filles l’on certainement connu. C’est ce sentiment qui m’habita en septembre 2013, lorsque nous apprîmes la mort déjà au Maroc, d’Ismaïla Faye âgé alors que de 31 ans.
Pour rappel, Ismaïla n’était pas candidat à une éventuelle immigration clandestine. Il voulait juste remplir son devoir de musulman de confession Tidjanya en accomplissant son pèlerinage sur la tombe du fondateur de la confrérie Cheikh Ahmed Tidjan Chérif.
En écrivant ces lignes, j’essaie d’oublier la douleur de ces familles, de ces amis et tous ceux qui ont connu et approché ses personnes qui comme une bougie dans le vent, s’éteignent au moment où la vie leur tend les bras vers un avenir qu’on pouvait espérer prometteur. Mais nous sommes en fin de compte, que des êtres humains. Mais je ne ressens pas de haine pour le peuple marocain. Mais j’en veux à la bêtise dont l’homme est capable. C’est cette bêtise qui a couté la vie à ces jeunes gens espoirs de familles aujourd’hui dans un deuil injuste et éternel.
De manière plus générale, il devient de plus en plus difficile pour un Sénégalais de vivre au Maroc. Certains sénégalais rencontrés à Casablanca, à Tanger ou encore au niveau l’autre extrémité de Dakhla, prés de la frontière mauritanienne dénoncent le traitement qui leur est réservé par la police marocaine. Estimés à environ 30.000, ils s’estiment victimes d’une chasse à l’homme. Adama Diop, marchand ambulant, vivant à Agadir confesse qu’il est sur le point de plier bagages pour regagner le bercail. Même son de cloche depuis Marrakech.
Quant au doyen Ousmane Sy installé à Casablanca avec sa famille: «les policiers marocains n’épargnent pas aussi les Sénégalais installés avec leur famille dans ce pays. Ils s’en prennent à tous comme si la phobie du sénégalais s’est emparée d’eux».
Où sont les valeurs de la Umma islamique et de la solidarité musulmane?
DIASPORA 221 INFO