France : l’athlète sénégalais Toumany Coulibaly encore condamné pour cambriolage

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C’est vraiment du gâchis.» Le constat est dressé par la présidente du tribunal correctionnel d’Evry, le parquet, et le prévenu lui-même. Ce vendredi soir, Toumany Coulibaly, un athlète de 27 ans, licencié du club de Montgeron, sacré champion de France du 400 m en salle en 2015 et grand espoir français, a été — encore — condamné pour une affaire de vol. Déclaré coupable d’un cambriolage commis en réunion le 12 janvier 2014 dans la boutique Bouygues du centre commercial du Val d’Oly à Vigneux-sur-Seine, il a écopé d’une peine de 2 ans d’emprisonnement assortie d’un an de sursis et de mise à l’épreuve. Avec deux autres complices dont il n’a pas divulgué les noms, il s’était emparé de très nombreux téléphones portables, de tablettes et autres accessoires pour un préjudice de 58 000 €.

Contrairement à ses complices qui réussissent à fuir, il est interpellé quelques instants après les faits. En garde à vue, il nie les faits, et lors d’une première comparution en novembre dernier où il était alors détenu pour une autre affaire, il contestait toujours. Mais à l’audience, ce vendredi, Toumany Coulibaly, venu avec son sac d’affaires au cas où il serait incarcéré à l’issue du procès, a changé d’attitude : « Je reconnais tout », a-t-il d’emblée confié au tribunal.

« Cela va faciliter les choses », s’est félicitée Sophie Macé, la présidente, qui a cherché à comprendre pourquoi Toumany Coulibaly « gâche tout ». « Vous êtes un sportif de haut niveau, si j’en crois ce qu’on m’a dit, vous êtes un espoir pour les Jeux olympiques de Rio, alors pourquoi ? » Sans se chercher d’excuse et estimant que « rien ne peut justifier ces vols », Toumany Coulibaly, qui a encore 4 affaires « au-dessus de la tête », a expliqué qu’il était avant « dans le déni ». « Que ce soit la justice ou le monde du sport, on m’a donné beaucoup de chances, a reconnu Toumany Coulibaly. Avant avril dernier je n’étais pas conscient de ce que je faisais. Mais depuis, j’ai pris un thérapeute, j’ai cassé la barrière avec le quartier, j’ai déménagé. J’apprends à prendre du recul pour ne pas passer à l’acte. »

Le tribunal a suivi les réquisitions de la substitut du procureur, « embêtée » avec cette affaire «car à 27 ans, vous avez la chance d’être encore compétitif, on n’a donc pas envie de vous renvoyer en prison car ce n’est pas l’endroit idéal pour s’entraîner. Mais en même temps, il y a un gros préjudice et vous êtes en récidive. Vous avez la chance d’avoir un talent, ce n’est pas donné à tout le monde. »

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