Au lendemain de l’adoption définitive du projet de loi immigration, mardi soir, sans les voix de 59 des députés de la majorité, le camp présidentiel tente de dissiper le malaise né en son sein en raison des concessions à la droite et du vote du texte par le Rassemblement national. Suivez les derniers développements de cette crise politique ouverte.
L’essentiel
- Le Parlement a approuvé définitivement, mardi 19 décembre, la loi sur l’immigration. Cette victoire revendiquée par le gouvernement a laissé apparaître des fractures au sein de sa majorité, puisque près de soixante députés, dont le président de la commission des Lois et de la CMP, Sacha Houlié, ont refusé de voter en sa faveur.
- « J’ai le sentiment du devoir accompli », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne sur France Inter, mercredi 20 décembre.
- Le président Emmanuel Macron s’exprimera à 19 heures dans le cadre de l’émission « C à vous », sur France 5.
Le ministre de la Santé confirme au « Monde » qu’il a bien l’intention de démissionner
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a confirmé au journal Le Monde, mercredi, qu’il avait bien l’intention de démissionner du gouvernement d’Élisabeth Borne pour protester contre l’adoption de la loi immigration.
« Ils ont adopté ce texte avec les voix du RN, c’est simple, c’est enfantin », a déclaré mercredi Olivier Faure, patron du Parti socialiste, sur la chaîne parlementaire Public Sénat.
La France Insoumise demande à Emmanuel Macron « de ne pas promulguer » la loi immigration
« Quel que soit le résultat du Conseil constitutionnel, nous demandons à Emmanuel Macron de ne pas promulguer cette loi », a déclaré mercredi sur franceinfo la député La France Insoumise, Mathilde Panot.
« C’est une attaque en règle aux droits fondamentaux qu’on n’a jamais vu dans ce pays depuis au moins 50 ans », a-t-elle dénoncé.
La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet « très perplexe » sur la loi Immigration
Yaël Braun-Pivet (Renaissance) s’est inquiétée mercredi du « moment plutôt douloureux » traversé par la majorité présidentielle, au lendemain de nombreuses défections lors du vote de la loi Immigration.
« Je ne me satisfais pas des votes qui se font dans ces conditions-là », a observé, sur BFMTV-RMC, la présidente de l’Assemblée nationale reconnaissant qu’elle « n’aurai(t) pas rédigé 100% du texte qu'(elle a) voté hier », car ce dernier la laisse « très perplexe », notamment quant à sa « solidité juridique ».
« La question des prestations sociales me gêne énormément », a-t-elle affirmé à propos du conditionnement d’un certain nombre de ces dernières à des délais de carence pour les étrangers qui ne travaillent pas. Mais « la politique, c’est des compromis », a-t-elle soupiré.

APL, quotas, droit du sol… Ce que contient la loi immigration adoptée au Parlement Le Parlement a définitivement adopté le projet de loi immigration, 349 députés votant pour et 186 contre, après un vote favorable du Sénat. Un épilogue victorieux pour la majorité, mais porteur de lourdes…
L’adoption de la loi immigration est une victoire de la droite selon le patron du groupe des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. « Je le revendique, on a totalement forgé et remanié à notre main le texte. C’est la loi du Sénat qui a été adoptée. C’est un texte de fermeté », a-t-il estimé ce matin au micro d’Europe 1.
De son côté, le chef des députés socialistes, Boris Vallaud évoque une « défaite du président de la République », ce matin, sur les ondes de France Inter.
Figure de l’aile gauche du camp présidentiel, le député Renaissance et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale Sacha Houlié, qui a voté contre le projet de loi immigration, évoque sa « gueule de bois », ce matin, sur les ondes de RTL.
Élisabeth Borne réfute la démission du ministre de la Santé
Élisabeth Borne, pour qui « il n’y a pas de crise dans la majorité » au lendemain de l’adoption du projet de loi immigration, a assuré mercredi qu’Emmanuel Macron « n’a pas reçu la démission » du ministre de la Santé d’Aurélien Rousseau.
« J’ai échangé très tard dans la nuit avec le président de la République qui n’a pas reçu la démission d’Aurélien Rousseau. Donc c’est un non-sujet (…) On va arrêter de commenter des choses qui n’existent pas », a déclaré la Première ministre sur France inter.
Dans la nuit, plusieurs médias ont indiqué qu’Aurélien Rousseau, opposé à la loi immigration, avait remis mardi soir une lettre de démission à Élisabeth Borne.

Le projet de loi immigration du gouvernement a été voté mardi soir à l’Assemblée nationale grâce aux voix du Rassemblement national qui se sont ajoutées à celles des députés Les Républicains et des députés…
Borne dit avoir le « sentiment du devoir accompli » après l’adoption de la loi sur l’immigration
Mercredi sur les ondes de France Inter, Elisabeth Borne a dit avoir « le sentiment du devoir accompli » après l’adoption « sans les voix du Rassemblement national », de la loi immigration.
Elle a toutefois admis que des mesures du texte étaient probablement inconstitutionnelles et a estimé que le texte « serait amené à évoluer » après l’examen du Conseil constitutionnel saisi par le président de la République.
Elle a estimé que le texte, voté par 349 voix contre 186, avait été adopté sans les 88 voix du RN qui « a fait le coucou ».
Au lendemain de l’adoption du texte porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, sans les voix de 59 députés de la majorité, le camp présidentiel est dans l’embarras, tandis que la droite et le Rassemblement National se félicitent des résultats du vote.
Marine Le Pen a notamment revendiqué « une incontestable victoire idéologique » de son parti.