France: Moussa, jeune sans-papiers guinéen, toujours menacé d’expulsion

Moussa est toujours menacé d’expulsion en France. Ce Guinéen sans-papiers était détenu depuis 40 jours au centre de rétention de Nîmes. Il a été transféré jeudi 3 mai à Lyon dans le cadre d’une procédure d’éloignement, où il a refusé d’embarquer dans l’avion qui devait le ramener dans son pays. Placé en garde à vue, le jeune homme âgé de 28 ans dit craindre pour sa vie à son retour, en raison de son homosexualité. Et des associations demandent l’arrêt immédiat de la procédure d’expulsion.

Les soutiens de Moussa ne décolèrent pas. Après avoir évité de justesse une tentative de reconduite à la frontière dans la nuit de samedi à dimanche grâce au pilote qui a refusé de le prendre à bord de son avion, cette fois, le jeune homme lui-même a refusé d’embarquer d’où le placement en garde à vue jeudi à l’aéroport de Lyon-Saint Exupery.

Christian Andreo, directeur général de l’association Aides rappelle qu’en Guinée l’homosexualité est punie de trois ans d’emprisonnement.

« Il n’y a qu’à voir à quel point il fait bon d’être homosexuel en Guinée, souligne-t-il. En fait, on a toute une partie des journaux en Guinée qui attendent avec acharnement son retour disant que tous les homosexuels sont très bien considérés en Guinée. Généralement on s’en sert pour animer des mariages. Qui écrirait des choses pareilles dans un pays où l’homosexualité était tolérée. Donc c’est quelqu’un qui est concrètement en danger, sur lequel on ne comprend pas l’acharnement ».

Arrivé en France en 2015, Moussa s’est produit en tant qu’acrobate dans des spectacles à Nice, Montpellier, il a aussi participé à la « pégoulade » le défilé traditionnel de la féria de Nîmes toujours dans le sud de la France. Son histoire a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux.

« Ça a touché les gens quand on parle de quelqu’un qui a participé aux festivités de la ville, qui a posé avec les élus locaux. C’est emblématique ce qui est en train de se passer dans ce pays », ajoute Christian Andreo.

Un cas emblématique. L’histoire de Moussa fait écho à la nouvelle loi asile-immigration en France. « Son expulsion serait un scandale », a fait savoir le premier secrétaire du Parti socialiste français alors que de nouveaux rassemblements de soutien sont prévus ce vendredi.

Texte initialement publié sur : RFi