Le collectif francophone contre les discriminations s’inspire des valeurs incarnées par Mandela. Il organise régulièrement des cafés qui portent son nom.
Ils n’ont pas attendu qu’il meure pour s’inspirer de ses valeurs. Hier à Poitiers, réunis dans leur petit bureau de la rue Gambetta, animateurs et dirigeants du jeune Collectif francophone contre les discriminations en Poitou-Charentes et dans l’espace francophone (1) réfléchissaient à l’organisation de leur prochain « Café Mandela ».
Un espace de discussions et de rencontres sur les discriminations et les dispositifs de lutte existant pour contribuer à mieux les faire connaître à l’opinion.
« La locomotive c’est le temps »
Ils sont d’origine sénégalaise, congolaise ou togolaise, installés à Poitiers depuis plusieurs années. Ces Français ont décidé de tout faire pour combattre les préjugés et les clichés, en commençant par eux-mêmes, en prenant le temps du dialogue et de l’explication. « A travers des visites, des ateliers et des rencontres pédagogiques, nous voulons décomplexer et déconstruire les mentalités, détaille Lamine Camarra, président et fondateur du collectif créé en juin dernier. Sans complexes ni rancune, nous accompagnons l’intégration et l’insertion des personnes vivant légalement ici et dans l’espace francophone et nous agissons pour un retour légal et digne au pays d’origine… »
Aujourd’hui, le collectif a fait siennes les valeurs portées par l’ancien président sud-africain Mandela. « On doit s’inspirer de lui pour la suite », explique Alphonse Oyabi, membre du collectif et patron du Before, le bar qui organisera le 24 décembre le quatrième Café Mandela, sous la forme d’un Noël solidaire (2). « Mandela, sans colère ou rancune, a souffert, il a pardonné à ses bourreaux puis il est parti, plein d’humilité. » Lamine Camarra approuve, philosophe : « Il faut prendre le temps de s’adapter et prendre le temps d’être adopté. La locomotive, c’est le temps. »