Un homme de 37 ans a succombé après avoir été poignardé devant un commerce du Carré de la Maourine. Insécurité, violences et trafic de drogue : ce drame illustre la montée des tensions à Borderouge.
Le coup de couteau s’est révélé mortel. Touché à l’abdomen par une arme blanche ce mardi à Toulouse, Bachir S., âgé de 37 ans, a succombé à ses graves blessures quelques minutes seulement après son hospitalisation. « Elle l’a poignardé en pleine poitrine », témoigne un habitant du Carré de la Maourine, encore sous le choc. La victime a été prise en charge sur place, puis transférée au CHU Rangueil. « Ce monsieur était en arrêt cardio-respiratoire lorsque les secours sont intervenus », précise le SDIS 31.
Altercation dans un commerce
Depuis mardi à 17 heures, la police enquête pour reconstituer le déroulement des faits. Deux témoins ont été entendus dans la soirée. Gretelle B., âgée de 50 ans, se serait disputée avec Bachir S. à l’intérieur d’un commerce. Une violente altercation sous le regard de plusieurs salariés. À la suite de cet épisode, cette femme se serait rendue dans un rayon du magasin pour attraper un couteau. Elle a ensuite poursuivi cet homme dans la rue pour lui infliger une blessure mortelle.
Pour comprendre les causes de ce drame, les policiers se sont penchés sur le profil de la suspecte. D’après plusieurs témoins, cette dame est bien connue dans le quartier pour ses comportements instables et son addiction à l’alcool ainsi qu’aux stupéfiants.
Au moment de son arrestation, seulement quelques secondes après son geste, Gretelle B. a d’ailleurs soufflé dans l’éthylotest. Elle avait plus de 1,2 gramme d’alcool dans le sang. « Une mauvaise habitude », confirme une source. Ce mercredi, elle a pu enfin être entendue mais son récit reste flou.
Les habitants se plaignent
En attendant que les investigations progressent, les riverains dénoncent un climat très tendu dans le secteur de la Maourine. Ces derniers mois, plusieurs agressions similaires ont effectivement été constatées. Le 20 décembre, par exemple, deux personnes ont déjà été grièvement blessées par des coups de couteau.
Selon les riverains, cette place est un point de deal majeur du quartier Borderouge. En plus de la drogue, les ventes de cigarettes et de médicaments sont quotidiennes. De nombreux « consommateurs » s’y rendent en métro pour acheter leurs produits illicites, avant de quitter discrètement la zone. Sur l’année 2024, la plupart des violences ont été commises les après-midi et en début de soirée.
» Des groupes de sans-papiers et des marginaux se rassemblent près du métro. Ils agressent tout le monde. De la drogue est aussi régulièrement abandonnée dans les espaces publics, augmentant le risque qu’un enfant tombe dessus », s’inquiète un couple vivant dans le secteur.