Immigration clandestine : entre 4000 et 5000 départs enregistres chaque semaine

201504211748-fullChaque semaine, entre 4000 et 5000 migrants transitent par le Niger pour rejoindre les côtes méditerranéennes. La plupart de ces migrants viennent de l’Afrique de l’ouest. Les chiffres sont de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (Onudc) qui a présenté hier, mardi 25 août, sa stratégie régionale de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants pour l’Afrique de l’ouest et du centre. 

Entre 4000 et 5000 migrants en partance pour les côtes méditerranéennes traversent le Niger chaque semaine. Les chiffres sont de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (Onudc). L’institution onusienne a présenté hier, mardi 25 août, sa stratégie régionale pour lutter contre la traite des êtres humains et le trafic illicite des migrants en Afrique de l’ouest et du centre. Selon les responsables de l’Onudc, ces migrants, en partance pour l’Europe, sont sous la coupe des réseaux de trafiquants qui exploitent leur vulnérabilité.

Des informations qui leurs sont rapportées attestent que les réseaux de trafiquants acceptent comme moyen de paiement les organes humains des migrants incapables de s’acquitter des coûts fixés pour le voyage. Pis ajoute l’Onudc, ces derniers peuvent aussi se retrouver bloqués dans le circuit migratoire pour diverses raisons. Malgré tout, les tendances observées sur les routes de migrations irrégulières témoignent, selon l’Onudc, d’un développement des flux de l’Afrique subsaharienne vers l’Italie car, dit-il, l’union européenne a enregistré 114. 000 arrivées durant les 8 premiers mois de 2014, soit 6 fois plus qu’en 2013. Pis 2000 personnes ont perdu la vie pendant les premiers mois de cette année 2015. Les migrants viennent pour la plupart du Sénégal, Mali, Nigéria et Gambie. L’Office des nations unies contre la drogue et le crime chiffre à 150 millions de dollars par an, la somme tirée par les passeurs dans le trafic de migrants.

Evoquant le trafic de personnes, l’Onudc indique que la plupart de ces victimes sont majoritairement les femmes et les enfants. Les victimes font objet de trafic intérieur dans leurs pays mais aussi en Europe et au Moyen orient. Les formes d’exploitation varient selon les contextes. Les victimes sont amenées vers les zones où le profit lié à l’exploitation est plus important. Toujours de l’avis de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime, les victimes sont leurrées par des promesses dont ils ne se rendent compte qu’une fois arrivées à destination. Les promesses viennent pour la plupart des cas, de l’environnement de la victime qui ne soupçonne que l’objectif est de la transformer en objet d’exploitation. Le travail forcé, l’orpaillage, l’agriculture, le prélèvement d’organes et la mendicité sont les formes les plus visibles.

En Afrique de l’ouest, la mendicité forcée, l’exploitation sexuelle et l’enroulement d’enfants dans l’armée restent les formes les plus visibles. Les recherches menées par l’Onudc montrent qu’aussi les trafiquants exercent plusieurs formes de contrôles notamment la violence et menaces physiques, tromperie, chantages séquestration et l’utilisation de pratiques occultes.

Ainsi donc, c’est en vue d’appuyer les Etats ouest africains à lutter contre ces deux phénomènes que l’Office des nations unies contre la drogue et le crime a élaboré une stratégie régionale. Le but de cette stratégie est, selon le représentant régional de l’institution en Afrique de l’ouest et du centre, Pierre Lapaque, de permettre aux Etats ouest africain de mieux identifier et démanteler les groupes criminels. Elle s’étend entre 2015  et 2020.

Sud Quotidien