Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans les flux de migrants qui tentent d’entrer illégalement en Europe, en provenance d’Afrique. Elles représentent 10 % des personnes venant d’Afrique et cherchant à entrer dans les pays européens sans satisfaire aux formalités requises, selon Frontex, l’agence européenne chargée de la gestion des frontières extérieures des États membres de l’Union européenne.
Plus de 70 000 personnes sont parties en 2020 de la Libye, de l’Algérie et de la Tunisie, soit 140 % de plus que l’année précédente.
L’émigration des femmes ne cesse de s’intensifier depuis plusieurs années. De plus en plus de femmes partent à l’aventure pour s’installer en Europe et y trouver du travail. La massification des femmes sur les routes est l’une des tendances de la migration.
« Depuis 1990, on parle d’une féminisation des flux migratoires. Les femmes exercent 46 % des migrations internationales et 51 % des mouvements migratoires des pays développés. Auparavant, elles voyageaient par regroupement familial », analyse le président de l’organisation non gouvernementale sénégalaise Horizon sans frontières, Boubacar Sèye. »Aujourd’hui, comme les hommes, les femmes pratiquent l’émigration pour des raisons économiques. Au Sénégal, nous avons constaté une féminisation des flux migratoires irréguliers. C’est dû au fait que, au Sénégal, le taux de chômage des femmes est trois fois plus élevé que celui des hommes », ajoute M. Sèye.
Pour éviter que les femmes tentent d’entrer illégalement en Europe ou dans d’autres régions du monde, « il faut intégrer davantage la femme dans le tissu économique et lutter contre leur exode rural », propose le président d’Horizon sans frontières.
Autrement, « les femmes peuvent se lancer dans la migration irrégulière une fois qu’elles arrivent à Dakar ou dans d’autres villes », dit-il.