Investir entre deux rives : le pari de la diaspora sénégalaise

Les accords bilatéraux entre la France et les pays africains dessinent un horizon à la fois prometteur et délicat pour ceux qui, depuis l’Europe, choisissent d’investir sur la terre de leurs origines. Ils offrent un canevas d’opportunités, mêlant prêts, subventions et accompagnement technique, comme le programme Choose Africa orchestré par l’Agence Française de Développement, Proparco et Bpifrance.

Au Sénégal, la collaboration avec des institutions locales telles que la DER transforme ces instruments abstraits en passerelles tangibles, où l’expérience acquise dans les entreprises européennes rencontre la connaissance intime du terrain africain.

Les conventions fiscales franco-africaines ajoutent une sécurité bienvenue, évitant la double imposition et facilitant le flux des capitaux. Elles ouvrent la voie à des projets divers, de l’hôtellerie au tourisme, de l’agriculture aux technologies innovantes. Mais derrière ces dispositifs rassurants se cache une réalité plus rugueuse. La lenteur des procédures locales, la complexité des démarches administratives et les exigences multiples des différents interlocuteurs rappellent que chaque investissement est un voyage semé d’obstacles. Les hôtels à Saly ou les fermes aquacoles à Mbour, malgré le soutien international, se heurtent parfois à ces labyrinthes bureaucratiques.

Ainsi, la coopération bilatérale apparaît comme un phare dans la mer de l’investissement, offrant lumière et direction tout en révélant la nécessité de patience et d’adaptation. Naviguer entre opportunités offertes par des accords internationaux et réalités concrètes du quotidien sénégalais exige prudence, audace et finesse. Chaque projet de diaspora devient alors un équilibre subtil entre espoir, ambition et contraintes tangibles, un véritable art de l’investissement entre deux rives.

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