Italie : une filiale de LVMH pointée du doigt pour exploitation de travailleurs immigrés

En Italie, une enquête judiciaire secoue le monde du luxe. Une filiale du groupe français LVMH, leader mondial de l’industrie du luxe, est au cœur d’un scandale d’exploitation présumée de travailleurs immigrés, selon des informations révélées par les autorités italiennes.

Les faits concernent une entreprise sous-traitante basée en Toscane, région connue pour abriter plusieurs ateliers de maroquinerie liés aux grandes maisons de mode. D’après les enquêteurs, des ouvriers, principalement originaires d’Afrique subsaharienne et d’Asie, auraient travaillé dans des conditions indignes, parfois jusqu’à 12 heures par jour, sans contrat formel ni protection sociale.

Certains témoignages font état de salaires très en dessous du minimum légal, de logements insalubres fournis par les employeurs, et d’un climat d’intimidation empêchant toute réclamation. « Ils nous traitaient comme des machines. Aucun respect, aucun droit. On savait que si on parlait, on perdait tout », confie un ancien ouvrier sous anonymat.

L’enquête a été menée par la Guardia di Finanza (police économique italienne), en collaboration avec l’inspection du travail. Plusieurs perquisitions ont eu lieu dans les locaux de l’entreprise incriminée, qui fabrique notamment des sacs et accessoires pour une marque emblématique du groupe LVMH. Des éléments documentés suggèrent une chaîne de sous-traitance opaque, qui aurait permis à des fournisseurs peu scrupuleux d’agir en toute discrétion, tout en profitant du prestige du géant du luxe.

Face à l’ampleur des révélations, LVMH a réagi dans un communiqué, affirmant « prendre ces accusations très au sérieux » et s’engageant à « renforcer les contrôles auprès de ses sous-traitants ». Le groupe rappelle également que ses chartes éthiques « interdisent strictement toute forme d’exploitation ou de travail illégal ».

Mais pour les syndicats italiens et les ONG de défense des migrants, ce cas révèle un problème systémique dans le secteur de la mode haut de gamme, où la pression sur les délais et les coûts conduit parfois à détourner les regards. « Cette affaire montre que même dans les coulisses du luxe, des hommes et des femmes vivent et travaillent dans des conditions indignes du XXIe siècle », dénonce Maria Conti, porte-parole de l’association Diritti per Tutti.

L’enquête suit son cours. Des poursuites pourraient être engagées contre les dirigeants de la société sous-traitante, tandis que LVMH est invité à collaborer pleinement avec les autorités italiennes pour faire toute la lumière sur l’affaire.