Joëlle Scoriels, la nouvelle ambassadrice de SOS Faim, est partie au Sénégal à la rencontre d’éleveuses et productrices de lait, bénéficiaires de SOS Faim. Elle y a découvert des personnes touchantes, hautes en couleur et pendant une semaine, elle a partagé leur quotidien, les difficultés qu’elles rencontrent mais aussi leurs espoirs.
Quelles ont été vos premières impressions en arrivant sur le terrain ?
On entre dans un autre univers, toutes les tentatives de comparaison avec ce qu’on connaît en Belgique sont vaines. Nous sommes allés dans le Djoloff, une région particulièrement aride en cette saison. Les Peuls, éleveurs de bétail de tradition nomade, font ce qu’ils peuvent pour nourrir leur famille et, dans le meilleur des cas, envoyer leurs enfants à l’école. Les femmes sont essentielles sur le terrain. Elles traient les quelques vaches, transportent le maigre produit de la traite jusqu’à un point de collecte, transforment une partie du lait en yaourt qu’elles vendront ensuite sur des marchés et, surtout, on sent bien que c’est sur leurs épaules à elles que repose l’équilibre hyper précaire de la survie des familles. En bref, impressions fortes face à cet autre monde.
© STRUZIK – simply human
Aviez-vous des attentes par rapport à cette mission au Sénégal ?
Beaucoup de curiosité évidemment pour comprendre les aspects concrets du soutien de SOS Faim sur place. Ce soutien est indirect puisque SOS Faim finance et accompagne des organisations locales. C’est pour cette raison que j’avais vraiment envie de percevoir comment cela peut changer la « vraie vie » des « vraies personnes » sur place. Je n’ai pas été déçue !
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Comment avez-vous été accueille par nos partenaires sénégalais?
Ce sont les membres de l’organisation ADID, elle-même soutenue par une grosse ONG sénégalaise nommée FONGS, qui nous ont accueillis… comme des amis importants ! C’était très touchant d’écouter les petits discours des différents responsables : ils partaient toujours du concret de l’aide à apporter à leurs producteurs pour mettre en perspective l’intérêt de notre venue sur place.
Maintenant que vous les avez rencontrés, que pensez-vous du travail des partenaires de SOS Faim ?
Il est vital pour les éleveurs et pour l’avenir de leurs enfants. Dioumel, 43 ans, mère de 6 enfants qui a dû embarquer tout son petit monde (dont deux vaches laitières) depuis son village dans la brousse jusqu’à la petite ville de Dahra, espère réussir à payer l’école le plus longtemps possible (son fils aîné risque de devoir interrompre ses études faute d’argent). Elle reçoit les conseils d’un vétérinaire payé par ADID pour améliorer la qualité de son fourrage et, donc la productivité de ses deux vaches. Cequi lui permettra de vendre davantage de lait. Dayel, qu’on a rencontrée dans une région encore beaucoup plus reculée, compte sur le petit camion d’ADID, qui se déplace le plus loin possible dans la brousse pour collecter le lait et l’acheter au prix juste.
Auriez-vous un souhait pour ces producteurs de lait ?
J’ai été frappée par leur courage et leur détermination. Et je souhaite de tout cœur que leurs efforts ininterrompus pour tirer le meilleur profit de leur modeste cheptel soient récompensés. Je souhaite également que les enfants, scolarisés, aient en mains les armes pour choisir leur destinée (que ce soit auprès de leurs parents éleveurs ou dans d’autres domaines).
Pour vous, quelle était la rencontre la plus forte ?
C’est avec Dioumel que j’ai pu passer le plus de temps. Malgré l’interprète, le courant est vraiment bien passé. Elle n’a que 5 ans de plus que moi et elle est déjà grand-mère ! Elle est au cœur de la lutte quotidienne pour réussir à faire mieux que survivre. Elle m’a posé aussi beaucoup de questions au sujet de la mienne, de vie ! Deux univers qui se télescopent, un mélange de compréhension et d’incrédulité, et un maximum de respect, de part et d’autres.
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En quoi cette mission a-t-elle changé votre vision de l’action de SOS Faim ?
Tout est devenu concret. Je n’ai pu découvrir, jusqu’à présent, que l’exemple de quelques producteurs de lait dans un coin précis du Sénégal, mais j’ai compris que le quotidien de ces derniers est relié directement à l’aide qui est apportée par les organisations encadrées par SOS Faim. Maintenant j’ai la certitude que, partout où SOS Faim s’investit, ce sont des familles entières qui comptent sur un soutien comparable à ce que j’ai vu au Sénégal : c’est une question de survie, de vie, et d’avenir pour les enfants.
Avez-vous un message pour les sympathisants et les donateurs de SOS Faim ?
Les amis ! Ayez toute confiance dans le travail de SOS Faim ! Grâce à vous, des enfants iront à l’école, leurs parents réussiront à améliorer leurs conditions de production et donc de vie ! Ils sont loin de nous, parfois à l’autre bout du monde, mais ce que nous faisons ici en Belgique va changer leur vie. À nous de jouer, à nous de donner !
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Si vous voulez en découvrir plus sur l’expérience de Joëlle au Sénégal, revivez ce voyage en images dans l’émission 7 à la Une diffusée le samedi 4 février à 18h30 sur la RTBF.
Fama NDAO – wabitimrew.net