L’association nationale des albinos du Sénégal a célébré sa 6 ème édition de la journée internationale de l’albinisme. Occasion saisie par Mouhamadou Bamba Diop, le président de ladite association, pour lister leur paquet de doléances. L’application de la loi d’orientation sociale constitue, selon le président de l’association des albinos, un des maillons essentiels pour apporter les solutions requises aux couches vulnérables, en particulier les albinos.
Depuis 2002, la population des albinos était de l’ordre de 0,7 %. Les recensements de 2016 n’avaient pas non plus pris en compte cette couche vulnérable qui semble être laissée à elle-même.
Selon Mouhamadou Bamba Diop, « 98% des albinos sont des analphabètes et illettrés et 90 % vivent avec un cancer. Malheureusement, la majeure partie n’a pas accès à l’éducation et à la formation. Ce sont des personnes vulnérables qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ». Depuis trois mois, période pendant laquelle s’est installée la pandémie, « ces gens sont cloîtrés chez eux et n’ont reçu aucune aide parce que la majeure partie n’est pas inscrite sur la liste des bénéficiaires. Ils ne bénéficient pas de la carte d’égalité des chances ni des bourses familiales ».
Après la journée de distribution de kits alimentaires organisée, vendredi dernier à Dakar, la journée mondiale de l’albinisme a été célébrée à Thiès avec l’appui de partenaires. Des kits alimentaires ont été distribués à 120 familles d’albinos en cette période de pandémie. Les albinos par la voix de leur président, veulent un conseil présidentiel sur le handicap. En conséquence, explique Mouhamadou Bamba Diop, les personnes vivant avec l’albinisme ne bénéficient d’aucun programme de l’État. C’est difficile d’accepter d’être marginalisé dans votre propre société, dans votre propre pays. Notre association n’a pas de moyens, nous ne vivons que de subventions. Si nous n’avons pas de partenaires, c’est encore plus difficile », regrette-t-il. Ce genre d’événements, nous permet de faire connaître nos doléances. « Les albinos n’ont pas accès à la crème solaire, ils n’ont pas accès à des visites d’ophtalmologie et le manque de mélanine fragilise la santé de l’albinos : L’handicap de la peau, des yeux, ceux internes. Aujourd’hui, un flacon de crème solaire peut coûter jusqu’à 70 mille francs Cfa ».
En outre, Mouhamadou Bamba Diop est d’avis que seule l’installation d’une fabrique locale de production de crème solaire en parfaite collaboration avec les albinos peut leur permettre de régler le problème de la crème solaire avec bien sûr leur implication, sinon le problème risque de persister.