Lancement à Dakar du réseau africain pour une meilleure régulation du prix des médicaments

Le Réseau africain d’information sur la tarification et le remboursement des produits pharmaceutiques (PPRI Africa) a été officiellement lancé mardi à Dakar, avec pour ambition de garantir un meilleur accès aux médicaments sur le continent. À cette occasion, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a salué une avancée majeure vers une harmonisation des politiques pharmaceutiques en Afrique.

« Ce réseau permettra à nos pays de coopérer plus efficacement sur les questions de prix et de remboursement, de partager leurs expériences et de comparer les outils en tenant compte des réalités locales », a-t-il déclaré lors de la réunion inaugurale.

Selon le ministre, cette initiative comblera un vide important, car « il n’existait jusqu’ici aucun cadre continental unifié sur la tarification des produits pharmaceutiques ». PPRI Africa s’inspire du modèle européen piloté par l’Institut national de santé publique d’Autriche.

Le réseau constituera également un levier pour améliorer la transparence des prix auprès des patients et pour mieux contrôler l’impact budgétaire des médicaments, aussi bien dans les structures de santé que dans les foyers, souvent confrontés à une faible capacité financière.

M. Sy a rappelé que le Sénégal avait initié ses premières mesures de régulation dès 1955, bien avant son indépendance, et que plusieurs textes ont depuis renforcé cette politique, dont l’arrêté interministériel de 2003 définissant les règles de calcul des prix publics des médicaments.

Il a aussi souligné que la souveraineté pharmaceutique et la couverture sanitaire universelle figurent parmi les grandes priorités des pays africains. « La mise en place de politiques solides en matière de tarification et de remboursement est un moyen stratégique pour atteindre ces objectifs », a-t-il affirmé.

Présente à la cérémonie, l’ambassadrice de Belgique au Sénégal, Helene De Bock, a insisté sur l’importance de renforcer la résilience du continent. « Ce réseau contribuera à lever les obstacles à la production locale des médicaments et soutiendra l’accès à la couverture santé universelle », a-t-elle souligné.

Organisée par l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique, avec l’appui du ministère de la Santé, du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), et de la coopération belge (ENABEL), cette rencontre a réuni des représentants de plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Maroc, le Niger, le Rwanda, la Tunisie, la Guinée, la Gambie et bien sûr, le Sénégal.