Le ministre des affaires étrangères saoudien, Adel Al-Joubeir, a annoncé, dimanche 3 janvier, la rupture des relations entre son pays et Téhéran. Une décision qui fait suite aux violences ayant gagné l’Iran au lendemain de l’exécution du cheikh chiite Al-Nimr par Riyad.
L’Arabie saoudite « exige le départ sous 48 heures des membres de la représentation diplomatique iranienne », a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne lors d’une conférence de presse à Riyad. Il a dénoncé « les ingérences négatives et agressives de l’Iran dans les affaires arabes qui entraînent souvent dégâts et destructions ».
Réponse saoudienne à l’attaque de son ambassade à Téhéran
Les attaques par des manifestants de l’ambassade saoudienne à Téhéran et du consulat saoudien dans la ville iranienne de Machhad constituent « une violation flagrante de toutes les conventions internationales », a poursuivi le ministre en accusant les autorités iraniennes de n’avoir rien fait pour les empêcher.
Des manifestants iraniens avaient envahi l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran dans la nuit de samedi à dimanche. Des manifestants s’étaient massés devant les portes de l’ambassade pour protester contre l’exécution du cheikh Nimr Al-Nimr, virulent critique du régime saoudien. Ils ont réussi à pénétrer dans l’enceinte et ont commencé à y mettre le feu avant d’être chassés par la police. Le consulat saoudien à Machhad avait également été attaqué.
Le régime iranien avait pourtant rapidement tenté de calmer le jeu. La police avait évacué l’ambassade saoudienne à Téhéran dans la nuit et 40 personnes ont été arrêtées.
Tout en condamnant une nouvelle fois l’exécution du cheikh Al-Nimr, le président iranien, Hassan Rouhani, avait pourtant dénoncé des attaques « totalement injustifiables ». L’assaut contre ces représentations diplomatiques est en premier lieu« une insulte à l’Iran lui-même et une atteinte à son propre honneur », avait-il assuré. Mais dans les rues de Téhéran, la colère n’était pas retombée dimanche et plus d’un millier de personnes ont de nouveau manifesté contre la mort d’Al-Nimr.
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Le ministre des affaires étrangères saoudien a expliqué que la décision prise par Riyad dimanche soir « confirmait le refus du royaume de traiter avec un État qui parraine le terrorisme, qui a causé la mort d’innocents en Arabie saoudite et a propagé le chaos et le confessionnalisme au Moyen-Orient et dans le monde musulman ».