Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement a approuvé, le 20 novembre 2024 à Abidjan, un premier financement de 99,16 millions de dollars américains pour développer les chaînes de valeur régionales rizicoles dans le cadre du Projet de développement des chaînes de valeur régionales rizicoles résilientes en Afrique de l’Ouest.
L’objectif du projet est de renforcer la sécurité et la souveraineté alimentaires en Afrique de l’Ouest en favorisant les investissements publics et privés dans les chaînes de valeur du riz pour accroître l’autosuffisance en riz de la région d’ici à 2030.
Ce financement de 99,16 millions de dollars est destiné au premier groupe de bénéficiaires qui inclut la Gambie et la Guinée-Bissau, au niveau national, ainsi que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), au niveau régional. Il sera assuré sous forme de dons séparés de 15,95 millions de dollars, 43,88 millions de dollars et 19,94 millions de dollars, du guichet de prêts à taux concessionnels du Groupe de la Banque africaine de développement. Un quatrième don de la Banque, d’un montant de 19,39 millions de dollars, provient de la Facilité d’appui à la transition, un mécanisme de la Banque destiné à appuyer la résilience des pays les plus fragiles du continent.
L’ensemble des dons du Groupe de la Banque africaine de développement représente 91,2% du coût total du projet. Les gouvernements de la Gambie et de la Guinée-Bissau contribueront chacun pour 5,2% et les bénéficiaires pour 1,7%, en nature. La CEDEAO et AfricaRice contribueront, quant à eux, respectivement à hauteur de 1,2 % et 0,8% du coût total du projet.
Le projet permettra d’augmenter la production et la productivité rizicoles ainsi que les revenus générés pour les agriculteurs, notamment les femmes et les jeunes. Il permettra aussi d’accroître la résilience et les capacités adaptatives des exploitations et des systèmes de production rizicoles face aux changements climatiques ainsi que la transformation, la mise sur le marché et le commerce intrarégional du riz.
Au niveau national, le projet prévoit de développer des infrastructures d’irrigation et de renforcer la durabilité des services d’irrigation, d’appuyer la dissémination d’intrants et de semences améliorées et climato-intelligentes, de renforcer les unités de transformation et la mise sur le marché du riz local, en veillant particulièrement à renforcer les compétences et l’accès aux financements pour les femmes et les jeunes. Le projet prévoit aussi de renforcer les coopératives agricoles et l’accès à la mécanisation, tout en renforçant les capacités adaptatives et de résiliences des agriculteurs face aux changements climatiques et aux évènement extrêmes.
Au niveau régional, le premier projet régional porté par AfricaRice assurera un accompagnement technique régional pour favoriser l’innovation dans les chaînes de valeur rizicole dans les pays d’intervention du projet en Afrique de l’Ouest. Cela inclut une évaluation des besoins en semences et variétés dans les différents pays ainsi que la production et la distribution de semences améliorées.
Le second projet régional, porté par la CEDEAO, se concentrera pour sa part sur les réformes politiques et réglementaires régionales et leur harmonisation dans son espace. Elle contribuera à améliorer la gouvernance du secteur du riz en Afrique de l’Ouest par l’intermédiaire de l’Observatoire du riz de la CEDEAO que le projet appuiera par ailleurs.
Les pays bénéficiaires du projet sont donc l’ensemble des 15 pays de l’Afrique de l’Ouest au travers des projets régionaux mis en œuvre.
Pour la Gambie, les bénéficiaires sont constitués de 20 000 riziculteurs, dont 6 000 femmes et 4 000 jeunes, 10 000 producteurs dont 3 000 femmes et 3 000 jeunes appuyés pour l’accès aux semences, aux engrais, aux produits phytosanitaires, à la mécanisation et aux équipements agricoles, et 40 femmes appuyées à l’inclusion financière.
En Guinée-Bissau, 16 000 riziculteurs dont 5 000 femmes et 3 000 jeunes, en bénéficieront, ainsi que 50 000 producteurs, dont 15 000 femmes et 15 000 jeunes appuyés pour l’accès aux semences, aux engrais, aux produits phytosanitaires, à la mécanisation et aux équipements agricoles.