Auteur présumé d’un des plus grands scandales financiers de ces dernières années au Sénégal, le fugitif Madiambal Diagne a été signalé ce weekend en Belgique, précisément à Tournai, tout prés de Lille, suscitant l’attention des sénégalais de la diaspora du Royaume. » Celui que j’ai vu, c’est bien lui » nous souffle un compatriote, avec insistance.
Selon deux sources concordantes, il aurait été aperçu aux côtés d’une compatriote et de son époux belge, ce qui laisse penser qu’il bénéficie d’un réseau de soutien local, à l’image de ce qui aurait déjà été observé en France. Cette capacité à se déplacer en Europe, comme les grands criminels, montre une stratégie de mobilité destinée à déjouer les recherches, voire à exploiter les failles de coopération entre pays.
La question centrale est désormais celle de l’application du mandat d’arrêt international émis via Interpol. Les autorités belges prendront-elles ce dossier avec attention ? Tout dépendra de la pression diplomatique et de la solidité du dossier judiciaire sénégalais, dans un contexte où certains États européens se montrent parfois prudents face aux demandes d’extradition.
Madiambal Diagne est soupçonné d’avoir utilisé des sociétés familiales comme écrans financiers, ce qui révèle une organisation sophistiquée du détournement de fonds publics. Pour ses détracteurs, il ne s’agit pas d’un simple fugitif, mais d’un criminel économique majeur. Pour ses partisans, il serait victime d’une instrumentalisation judiciaire.
En réalité, ce dossier dépasse la simple cavale d’un homme. Il pose la question de la crédibilité de la justice sénégalaise, de la responsabilité des pays d’accueil, et de la capacité de l’État à récupérer ses ressources pillées. Si les pays européens coopèrent, Madiambal Diagne pourrait, à coup sûr, être arrêté facilement et extradé. Dans le cas contraire, il continuera d’errer en Europe, protégé par des complicités et les lenteurs judiciaires.
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