Dans les années 1990, le Togolais Didier Acouetey qui vient de terminer des études de commerce et de marketing en France, est un militant associatif. Didier et ses compagnons, qui se réunissent dans le cadre de l’association Renaissance africaine, sont séduits par les modèles asiatiques et convaincus que l’une des clés qui permettraient de déverrouiller le développement politique et économique de leurs pays, « ce sont les ressources humaines ».
Or, à l’époque, « les grandes entreprises ne croyaient pas à l’existence de compétences africaines, alors même qu’elles affirmaient vouloir « africaniser » leur haute direction, se souvient Didier Acouetey. Renaissance africaine regorgeait justement de centaines de ces compétences dont elles ignoraient tout ».
Avec AfricSearch, le cabinet de recrutement qu’il fonde en 1996, il veut convaincre les jeunes cadres et étudiants expatriés de rentrer contribuer à l’essor de leur pays. D’autant que le continent connaît alors une dégradation de son enseignement. Vingt ans plus tard, « cette idée fait toujours partie de notre ADN », affirme le patron de 47 ans, qui a créé en 1999 AfricTalents, un salon de recrutement organisé à Paris, Dakar, Abidjan, Lomé et Douala. « C’est notre spécificité, nous voulons accompagner le développement de l’Afrique, poursuit-il. Pour transformer un pays, il y a trois leviers : l’État, la société civile et le secteur privé, qui crée de la richesse et transforme l’environnement. ».