Le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Chérif Diouf, a effectué une visite officielle en Mauritanie du 26 au 29 juin 2025, dans le cadre de la mise en œuvre d’un nouvel accord bilatéral signé entre les deux pays le 2 juin à Nouakchott. Ce texte, qui remplace celui de 1972, redéfinit les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des Sénégalais en Mauritanie, tout en marquant une volonté commune de renforcer la coopération transfrontalière et la protection des ressortissants.
Un cadre renouvelé pour une mobilité facilitée
Le nouvel accord, désormais en vigueur, introduit des procédures allégées pour les ressortissants sénégalais désireux de se rendre ou de s’installer en Mauritanie. L’entrée sur le territoire mauritanien peut désormais se faire sur présentation d’une pièce d’identité valide – carte nationale ou passeport – sans frais supplémentaires, à condition de passer par un poste-frontière reconnu.
Le court séjour nécessite uniquement une carte consulaire originale, sans obligation de prouver ses moyens de subsistance. Pour un séjour de longue durée (un an), les formalités ont été largement assouplies : seule une copie de pièce d’identité, une carte consulaire et le paiement de 5 000 FCfa (soit environ 300 ouguiyas) sont requis. Une nette baisse par rapport aux 50 000 FCfa précédemment exigés. Le justificatif de revenus n’est demandé qu’au moment du renouvellement.

Une mission de terrain au contact des communautés
Soucieuse de mieux cerner les réalités vécues par les Sénégalais vivant en Mauritanie, la délégation officielle a choisi d’emprunter la voie terrestre, en passant par Rosso Sénégal, Rosso Mauritanie, Nouakchott et Nouadhibou. Partout, le Secrétaire d’État a rencontré les communautés sénégalaises, qui ont exprimé leurs préoccupations liées à l’état civil, à l’obtention de pièces d’identité, au logement, au retour volontaire et au financement d’activités économiques.
M. Diouf a rappelé à ses compatriotes l’importance de respecter les dispositions du nouvel accord et les lois mauritaniennes. Il a également présenté les initiatives majeures portées par son département, notamment :
- les campagnes d’enrôlement pour les cartes d’identité et les passeports,
- le programme « Jariñ sa Réew »,
- le projet de Banque de la diaspora,
- le Guichet unique de la diaspora,
- ainsi que la Journée nationale de la diaspora, prévue en décembre 2025 à Dakar.
Plaidoyer pour la ratification et coordination diplomatique
À Nouadhibou, Amadou Chérif Diouf a été reçu par le Wali, Mahi Ould Hamed, en présence du consul honoraire du Sénégal, M. Boughourbal Moulaye Abasse. Les échanges ont porté sur la situation des Sénégalais dans la région et les modalités concrètes d’application de l’accord.
Avant de quitter la Mauritanie, le Secrétaire d’État a également rencontré, à l’aéroport de Nouakchott, M. Mohamed Bamba Ould Meguett, président de l’Assemblée nationale mauritanienne, pour plaider en faveur d’une ratification rapide du texte. Une initiative similaire avait été menée au Sénégal auprès du ministre Malick Ndiaye, son homologue chargé de la question.

Soutien économique : 50 millions FCfa pour 34 groupements
En parallèle de la mission politique, le Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur (FAISE) a procédé à une distribution de financements destinés à soutenir des projets portés par la diaspora. Au total, 50 millions FCfa ont été alloués à 34 groupements et associations :
- 29 millions FCfa à Nouakchott,
- 15 millions à Nouadhibou,
- et 6 millions à Rosso.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de l’État sénégalais visant à encourager l’autonomisation économique des Sénégalais de l’extérieur et à valoriser leur rôle dans le développement national.