Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a affirmé lundi soir qu’aucune négociation ni discussion préalable avec la France n’avait eu lieu avant la décision souveraine du Sénégal de mettre fin à la présence militaire française sur son territoire.
Cette déclaration, publiée sur le réseau social X, répond aux propos tenus par le président français Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec des diplomates français le même jour.
Un contexte de départs militaires en Afrique
La déclaration du chef de l’État français survient alors que le Tchad, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire ont récemment annoncé la fermeture des bases militaires françaises établies dans leurs pays respectifs. Ces décisions suivent celles du Mali, du Burkina Faso, et du Niger, qui avaient déjà acté le départ des forces françaises.
Emmanuel Macron a néanmoins affirmé que la réorganisation militaire française en Afrique résultait d’une concertation :
« Nous avons proposé aux chefs d’État africains de réorganiser notre présence. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce. Ne vous trompez pas : parfois, il a fallu pousser. Ce n’est pas parce qu’on est polis, corrects et qu’on se réorganise nous-mêmes qu’il faudrait dire qu’on est chassés d’Afrique. »
Il a ajouté :
« Dans beaucoup de ces pays, les dirigeants ne voulaient pas enlever l’armée française ou la réorganiser. Nous avons assumé ensemble cette décision dans le cadre d’un partenariat. »
Réaction ferme du Sénégal
Le Premier ministre sénégalais a rapidement réagi à ces propos :
« Je tiens à dire que, dans le cas du Sénégal, cette affirmation est totalement erronée. Aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour. La décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain. »
Cette clarification intervient après l’annonce, le 31 décembre, par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, de la fin de toute présence militaire étrangère sur le sol sénégalais à partir de 2025.