La ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, a confirmé la décision du Sénégal de mettre fin à la présence des forces françaises sur son territoire, tout en insistant sur la continuité des relations diplomatiques avec la France.
Dans une interview accordée à Al Jazeera et diffusée le samedi 28 décembre 2024, Yassine Fall a rappelé que cette initiative relève de la souveraineté nationale. « Affirmer que les forces étrangères doivent quitter le territoire national n’est en aucun cas une offense. C’est tout simplement une expression de notre souveraineté », a déclaré la ministre. Elle a également souligné que le Sénégal dispose des capacités nécessaires pour assurer sa propre défense.
Interrogée sur le calendrier du départ des troupes françaises, actuellement stationnées sur deux bases militaires à Dakar, Yassine Fall a évité de donner une date précise. « Je ne vais pas fixer de calendrier ici, cela n’est pas nécessaire. Mais il est évident que ce départ est inévitable », a-t-elle affirmé. Elle a ajouté : « En 2024, il serait inconcevable qu’un pays comme le Sénégal accepte qu’une force étrangère reste contre son gré. »
La ministre a tenu à préciser que cette décision ne doit pas être interprétée comme une rupture des liens avec la France. « La France reste un partenaire historique et actuel du Sénégal », a-t-elle souligné. « Demander à l’armée française de se retirer ne signifie pas renoncer à notre coopération ou tourner le dos aux Français. »
Yassine Fall a également décrit les relations entre Dakar et Paris, sous la présidence de Diomaye Faye, comme étant « respectueuses et constructives ». Elle a rappelé les visites bilatérales en France, au cours desquelles les discussions se sont déroulées dans un climat « sain et cordial ».
Cette annonce s’inscrit dans une volonté politique clairement affirmée par le gouvernement. Lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a réitéré vendredi l’engagement du Sénégal à fermer les bases militaires étrangères, confirmant ainsi la ligne adoptée par l’exécutif.