L’enfer des domestiques africaines au Moyen-Orient : des données alarmantes

Des données alarmantes ont été mises en évidence lors de l’atelier de restitution organisé ce mercredi 26 novembre 2025 par l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), en partenariat avec Osiwa. Cette rencontre a révélé l’ampleur des violences subies par les femmes migrantes africaines travaillant dans les pays du Golfe et du Moyen-Orient.

L’étude, centrée sur les travailleuses domestiques originaires d’Éthiopie, du Maroc, d’Ouganda, du Sénégal, du Kenya et du Ghana, apporte un éclairage poignant sur leur situation. Parmi les treize millions de travailleuses migrantes recensées, 32 % vivent en Arabie saoudite et 70 % principalement au Qatar. Beaucoup sont victimes d’abus constants : confiscation de documents, isolement social, non-respect des contrats, voire violences psychologiques et physiques.

Selon la chercheuse d’IPAR, Dr Ndeye Coumba Diouf, l’enquête révèle de nombreuses insuffisances : « Les conditions de travail restent précaires, les agences de voyage informelles fournissent peu d’assistance, les contrats ne sont souvent pas rédigés dans une langue compréhensible pour ces femmes, et les mécanismes de suivi sont quasi inexistants », a-t-elle souligné lors de l’atelier tenu à Dakar, en présence de chercheurs, d’acteurs de la société civile et de spécialistes.

Un appel pressant à des actions concrètes

La directrice exécutive d’IPAR, Laure Tall, a insisté sur l’importance d’aborder la question des migrations féminines sous l’angle des droits humains. « Ces femmes jouent un rôle essentiel dans l’économie mondiale, mais leurs droits sont trop souvent bafoués et leurs souffrances restent invisibles. Il est impératif d’agir pour garantir leur protection », a-t-elle rappelé.

IPAR a souligné qu’une femme sur cinq subit des violences sexuelles dans ces pays, appelant les autorités locales à assurer aide et soutien aux nombreuses migrantes en situation de vulnérabilité.