Liaison Dakar-Paris : Corsair devra passer le relais à Air Sénégal au 1er février 2019

Dans un communiqué publié ce 29 août, Corsair a annoncé perdre son autorisation d’exploiter la ligne Dakar-Paris à compter du 1er février 2019.

Si l’échéance en était jusqu’alors inconnue, la décision, notifiée à la compagnie aérienne française par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) du Sénégal, était attendue depuis la création d’Air Sénégal, la nouvelle compagnie aérienne sénégalaise. Corsair assurait en effet partiellement depuis 2012 et totalement depuis l’arrêt de son partenaire Sénégal Airlines en 2014 les sept fréquences hebdomadaires échéant au Sénégal, en vertu d’accords bilatéraux passés entre Dakar et Paris – les sept fréquences relevant de la France étant quant à elles assurées par Air France.

Pour assurer la liaison entre Dakar et Paris, Corsair alternait entre ses Airbus A330 et ses Boeing 747, « en fonction des saison, du taux de remplissage et des besoins en maintenance de nos appareils », explique le service de communication de la compagnie dont la flotte compte sept avions.

300 000 passagers par an sur le Dakar-Paris

La naissance d’Air Sénégal et sa commande, confirmée par Airbus le 2 février, de deux appareils A330néos destinés à des longs courriers, ne laissaient pas de doute sur l’avenir de cette desserte. Corsair regrette pourtant, dans son communiqué, ne pas avoir bénéficié « d’une période de transition de quelques mois », notamment pour déployer « une communication appropriée dans l’intérêt de la clientèle des deux compagnies ». Tout en « respectant et acceptant la décision de l’Anacim », la compagnie française insiste sur « le bon rapport qualité/prix » qu’elle a proposé ces dernières années.

Avec les avions qui doivent être livrés en 2019, Air Sénégal a donc l’ambition de se lancer, à la veille de la présidentielle sénégalaise – le 24 février 2019 – sur une ligne qui représente quelque 300 000 passagers annuels, un marché que Corsair captait à 45 %.

Reste à savoir si la jeune compagnie, dont les vols commerciaux ont commencé le 14 mai avec la desserte Dakar-Ziguinchor, aura les épaules pour une liaison de cette ampleur. Un ancien cadre de Sénégal Airlines reste sceptique : « Une telle desserte ne se prépare pas en six mois : ce n’est pas tout d’avoir des avions, il faut aussi les remplir, prévoir une politique commerciale… Et il faut avoir les moyens de cette politique ! », nous glisse-t-il.

En juillet, Air Sénégal avait été clouée au sol quinze jours durant suite à divers incidents touchant ses deux ATR, et les vols n’ont depuis pu reprendre que partiellement.

BARA SENE, wabitimrew.net