« Les tyrans avancent jusqu’au bout…, jusqu’au moment où tout s’écroule » Emil CIORAN
Dans un excellent article intitulé « Comment tombent les dictatures », publié dans la revue des 2 mondes ; le journaliste Adrien JAULMES, analysant les dernières heures de l’effondrement d’Hosni Moubarak (Egypte) décrit les 5 phases qui précèdent la chute des tyrans « Le système du dictateur repose sur la peur. Cette peur est l’impuissance que chacun ressent, la certitude qu’on sera jeté en prison à la moindre protestation. Une fois que la peur disparaît, le système s’effondre. Pour les autocrates, c’est le début de la fin. Le régime peut s’accrocher, tuer, et résister pendant un certain temps, mais en vain ; car une fois que la peur disparaît, la chute du tyran est irréversible ».
Les tragiques événements qui se sont déroulés ces dernières 72 heures au Sénégal (un puissant soulèvement populaire marqué par des scènes de chaos et de guérilla aux allures d’intifada) rappellent étrangement la situation du fantasque Blaise Compaoré qui, le 31 octobre 2014, avait pris la poudre d’escampette, comme un vulgaire malfrat, suite à un ouragan populaire et une série de manifestations massives, d’une ampleur inédite qui se sont étendues dans plusieurs villes du Burkina FASO. Depuis son accession au pouvoir en 2012, Macky Sall bombe le torse et s’emploie à jouer à la « roulette russe » avec le peuple, multipliant les coups de force électoraux, les forfaitures et les crimes politiques avec une impunité qui défie le bon sens, réduisant la démocratie sénégalaise en charpie et transformant le Sénégal en un pays liberticide et une gigantesque prison à ciel ouvert (plus d’un millier de prisonniers politiques croupissent dans les geôles).
Enivré par les délices du pouvoir, grisé par un sentiment de toute puissance, Macky Sall, tel un arrogant borné, à l’instar des « potentats de la trempe de Mobutu, un fantoche » avait fini par croire qu’il était immortel (le maître du ciel, et de la terre au Sénégal). On croit les tyrans forts, en réalité, ils sont faibles ; on les pense invincibles, on découvre que leur pouvoir tient exclusivement à la mise en place d’un régime de terreur. De fait, la chute des tyrans dévoile toujours une faiblesse cachée et une imposture originelle.
Ce qui vient de se passer était parfaitement prévisible « quand on crée les conditions du chaos, il faut s’attendre au chaos ». Macky SALL a fait basculer le Sénégal dans l’anarchie, la violence, et le désastre. Il porte l’unique et entière responsabilité de la trentaine de morts recensés dans le pays, depuis 2021. Le peuple sénégalais ayant décidé de siffler la fin de la récréation et de reprendre son destin en main, son rêve d’une 3 éme candidature s’effondre comme un château de cartes, emportant les dernières illusions d’un incompétent, inapte à diriger le Sénégal, totalement impréparé à l’exercice de la charge de la magistrature suprême. Macky est un facteur de désordre et d’instabilité, un irresponsable qui a encouragé l’irruption dans le champ politique de milices (nervis armés) semant la mort et la désolation Il n’a plus aucune légitimité pour gouverner et ne pourra, en aucun cas échapper à des poursuites judiciaires. Les réactions « diplomatiques » de la communauté internationale suite aux scènes de chaos ayant entraîné 15 morts au Sénégal, ont fini de disqualifier définitivement son régime criminel. La séquence qui vient de s’ouvrir marque le début de la fin pour Macky SALL. Le supplice sera long, à la hauteur de sa gouvernance sale, médiocre, frappée du sceau de l’indignité, entachée de sang, de coups de Jarnac, de forfaitures et de crimes politiques et économiques abominables. Aucune force publique armée aussi puissante soit elle ne peut faire face à la furie et à la détermination du peuple. Honni par le peuple, tétanisé par la peur, reclus, terré au palais il devra boire le calice jusqu’à la lie. Il doit débarrasser, au plus vite, le plancher. A défaut, sa fin de pouvoir sera tragique.
L’horloge de la reconquête des libertés a sonné au SENEGAL : la souveraineté appartient au peuple. Il faut lever le siège du domicile de SONKO et libérer tous les journalistes et prisonniers politiques.
* Seybani Sougou