Gallo Sonko, un chauffeur sénégalais qui rêvait d’aller gagner sa vie en Espagne en passant par le Maroc, a vu son rêve se briser à son arrivée dans le royaume chérifien, où il s’est reconverti dans le petit commerce.
Ce jeune homme originaire de Keur Moussa, dans l’ouest du Sénégal, est devenu marchand ambulant à Rabat, la capitale marocaine, où l’a rencontré un journaliste de l’APS.
« Je conduisais une Dacia, une marque de voiture très prisée pour transporter des passagers entre Dakar et Thiès », se souvient-il.
Au détour d’une discussion avec une personne rencontrée à Kayar, une ville côtière située à quelque 70 kilomètres de Dakar, le transporteur finit par croire à une vie meilleure qu’offre l’Europe, qu’il peut rejoindre, selon son interlocuteur, en passant aisément par le Maroc. Un mirage dont il ne se rendra compte qu’à son arrivée dans ce pays d’Afrique du Nord.
« On ne dit pas la vérité aux gens, concernant l’émigration en Europe. Les migrants vivent ici dans des conditions difficiles », constate le jeune homme rencontré devant un restaurant de Rabat, où il vend des accessoires de téléphone.
Gallo Sonko fait partie d’une quinzaine de Sénégalais vivant à Sidi Moussa, où ils partagent une maison en location avec des ressortissants d’autres pays africains. Une maison baptisée « Gallé Mon ami » par ses occupants, « gallé » étant le mot pulaar pour la maison, « mon ami » étant un terme générique par lequel les Marocains désignent les ressortissants d’Afrique subsaharienne.
Selon M. Sonko, « Gallé Mon ami » accueille des migrants qui, pour la plupart, ont élu domicile au Maroc faute de pouvoir franchir la frontière de ce pays avec l’Espagne, vue comme la porte d’entrée d’une Europe tant rêvée des Subsahariens.
Le ressortissant de la région de Thiès raconte la mésaventure de migrants originaires de pays africains, qui ont été emprisonnés pendant trois jours à Tanger – ville du nord du Maroc située à 14 kilomètres de la côte espagnole -, après avoir vainement tenté de franchir la frontière.
« D’autres ont été conduits à la frontière avec la Mauritanie, raconte-t-il. Là-bas, certains migrants sont obligés de mendier pour survivre. »