Un procès sans précédent s’ouvre en Espagne contre un capitaine sénégalais et trois membres de son équipage, accusés d’avoir précipité plusieurs migrants dans l’Atlantique lors d’une traversée clandestine vers les îles Canaries. Ce voyage, débuté comme tant d’autres, a viré au cauchemar lorsque des passagers ont été battus, ligotés, puis jetés à l’eau. Les rescapés, traumatisés, racontent l’horreur vécue en haute mer.
La justice espagnole les poursuit pour assassinat et facilitation de l’immigration clandestine. Selon l’accusation, quatre migrants auraient été jetés à la mer par l’équipage.
Partie de Bassoul (région de Fatick) le 28 novembre 2024, la pirogue transportait 178 hommes, 10 femmes et 9 mineurs. Au troisième jour du voyage, un passager sénégalais a été accusé de sorcellerie par le capitaine, avant d’être enchaîné, battu et jeté par-dessus bord, aux côtés de son frère, d’un ami et d’un autre migrant étranger. Un bébé gambien aurait subi le même sort, victime des mêmes superstitions.
Le 3 décembre, la pirogue atteint finalement les côtes espagnoles. Après les témoignages glaçants des survivants, la Guardia Civil arrête les accusés, originaires du Sénégal, de la Guinée-Bissau et de la Gambie. Ce procès marque un tournant historique en Espagne dans la répression des violences sur les routes migratoires.
